Nicolas Sarkozy sur France 2 : mea culpa du Président et annonces du candidat
Publié le 7 mars 2012 à 11:24
Par Marion Roucheux
Invité de l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2 mardi soir, Nicolas Sarkozy a tenu à relativiser ses scores dans les sondages et son retard par rapport à François Hollande. Il a par ailleurs concédé des erreurs sur son bilan avant d'annoncer un nouvel impôt pour les grandes entreprises.
Nicolas Sarkozy sur France 2 : mea culpa du Président et annonces du candidat Nicolas Sarkozy sur France 2 : mea culpa du Président et annonces du candidat© AFP
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À quarante-sept jours de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy était invité sur le plateau de l’émission « Des paroles et des actes » mardi soir. Dans un premier temps, le président-candidat a eu à défendre le bilan de son quinquennat, revenant à la fois sur les épisodes les plus marquants mais également les plus polémiques de ces cinq dernières années. Interrogé sur les écarts qui ont suscité la polémique ou l’incompréhension des Français, Nicolas Sarkozy a concédé certaines erreurs. Ainsi, sur la soirée de victoire de 2007 fêtée au Fouquet's, il a affirmé qu’on ne l’y reprendrait plus. « Cette fois-ci, j'ai une famille, une famille solide, et je sais où je pourrais la fêter cette victoire : avec ceux que j'aime, avec ma femme et mes enfants et peut-être avec quelques amis », a-t-il assuré. Il a également exprimé des regrets quant à sa fameuse phrase « casse-toi pauv' con » au salon de l’Agriculture en 2008 : « j'ai fait une erreur », a-t-il convenu, après avoir reconnu qu’il n’aurait pas dû répondre de manière agressive à un pêcheur qui le provoquait lors d’une visite au port du Guilvinec en 2007.
Il est par ailleurs revenu sur l'affaire de l’Epad et sa tentative de nommer son fils Jean Sarkozy à la présidence de cet établissement public, reconnaissant qu’il avait là aussi « fait une erreur ». « Je me suis trompé », a-t-il concédé.

Débat face à Laurent Fabius

Endossant alors son costume de candidat, Nicolas Sarkozy s’est efforcé ensuite de minimiser son impopularité auprès des Français, relativisant les résultats des sondages le donnant à la traîne derrière son rival socialiste François Hollande pour le premier tour et largement distancé au second tour. En parlant des sondages, il a déclaré ne jamais les commenter, « ni en hausse, ni en baisse », citant les précédents d'Édouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002, donnés gagnants avant leur élimination au premier tour. « La France est un peuple libre, frondeur, qui déteste qu'on lui dise ce qu'il doit faire », a-t-il estimé ; avant de lancer : « dans deux mois, on verra qui a eu raison, qui a eu tort ». Interrogé sur le taux d’impopularité record qu’il semble rencontrer, il a réfuté l’hostilité des Français à son encontre : « c'est l'argument de la gauche, n'ayant pas beaucoup d'idées à proposer aux Français ».
Face aux critiques de la gauche qui le présente comme le « président des riches », Nicolas Sarkozy s’est défendu d’avoir concédé des cadeaux quelconques aux plus privilégiés. « C'est un mensonge éhonté », une « imposture », s'est-il emporté, avant d’ajouter : « je suis le seul président en Europe qui a maintenu un impôt sur les grandes fortunes ».
Lors de son débat face à Laurent Fabius, le président-candidat a par ailleurs mené un échange sans concession. Alors que l’ex-Premier ministre PS lui reprochait des accusations « sans fondement » contre Hollande, M. Sarkozy a rappelé ses propres propos peu amènes sur le candidat socialiste, comme lorsqu'il l'avait qualifié de « fraise des bois ».

Un impôt sur les bénéfices des grands groupes
Le président sortant a par ailleurs annoncé une série de promesses en cas de réélection. Évoquant son programme économique, il a ainsi plaidé pour la création d'un nouvel « impôt sur les bénéfices minimum pour les grands groupes en France, les groupes du CAC 40 », déplorant que certains d'entre eux « maximisent les avantages fiscaux » et « ne paient pas du tout d'impôt ». Nicolas Sarkozy a aussi défendu sa volonté de baisser les charges pesant sur les plus petits revenus. « Si on n'allège pas les charges sur le travail, le travail sera délocalisé », a-t-il fait valoir. Au titre de ses regrets, il a répété qu'il aurait « peut-être » dû imposer plus tôt une TVA sociale.

Virage à droite sur l’immigration
Sur l’immigration, le candidat a ensuite assumé son virage à droite, en annonçant qu’il diviserait par deux sur le prochain quinquennat, le nombre d'immigrés accueillis en France. « Sur le quinquennat, je considère que pour relancer dans de bonnes conditions l'intégration, il faut diviser par deux le nombre de gens que nous accueillons, c'est-à-dire de passer de 180.000 (par an) aux alentours de 100.000 », a-t-il déclaré. Il a également annoncé son souhait de limiter le bénéfice du RSA et du minimum vieillesse aux étrangers présents depuis 10 ans en France et y travaillant depuis 5 ans.
Pêle-mêle, il a par ailleurs précisé souhaiter imposer une dose de proportionnelle aux législatives « pour 10 à 15% » des sièges et promis de se rendre en Israël et chez les Palestiniens pour y lancer une initiative de paix au Proche-Orient en cas de réélection.
Enfin, Nicolas Sarkozy n'a pas manqué d'égratigner François Hollande, « un homme intelligent, mais son problème, c'est que c'est un homme qui a du mal à dire non (...) il a tendance à dire oui à tout le monde ».

Crédit photo : AFP

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