Les critiques se sont multipliées depuis la diffusion de l’étude sur les OGM réalisée par le Professeur Séralini. Scientifiques et journalistes contestent fermement les résultats et remettent en question le déroulement de l’expérience.
Pour commencer, les protocoles ne seraient pas respectés. « Des groupes de 10 rats ne suffisent pas pour faire une étude cancérologique sérieuse, il en faudrait au moins des échantillons de 50 », explique le toxicologue Gérard Pascal. Il ajoute que des décès spontanés arrivent souvent au cours des expériences, d’où la nécessité d’avoir un échantillon plus large. De plus, la souche de rats utilisée serait réputée pour développer des cancers mammaires au bout de deux ans, justement ceux décrient dans l’expérience. Et, poursuit le toxicologue, 90% de ces rats attraperaient de toute façon un cancer, OGM ou non.
Une analyse superficielle et non professionnelle ?
Dans le New Scientist, l’universitaire d’Edimbourg Anthony Trewavas pointe un autre élément qu'il juge troublant : le nombre de rats sur lesquels les OGM ont été testés et ceux qui ont évolué sans nourriture OGM n'est pas identique. Quant au Pr. Frédéric Pagès, qui préside le comité scientifique du Haut conseil des biotechnologies, il dénonce des impératifs de calendriers pour la réalisation de l'étude et un amateurisme dans l’exploitation des résultats.
Entre les médias spécialisés et les scientifiques, l’ensemble des critiques accusent au final une analyse superficielle et non professionnelle. Un combat médiatique pour une guerre industrielle ? Bruce Chassy, professeur des sciences de l’alimentation réputé, avance dans le New York Time la position anti-OGM du Professeur Séralini, à l’origine de l’étude. Il pointe du doigt le fait que ce dernier a fait financer son projet par une association militante contre les biotechnologies, le Criigen, mais aussi par deux géants de la distribution, spécialisés dans les produits sans OGM, Auchan et Carrefour.
Nicolas Pasquier
Crédit photo : iStockphoto
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