Le président sortant maintient en début de campagne un vrai-faux suspense quant à sa volonté ou non de briguer un second mandat. C’est finalement le 15 février, lors du journal de 20h sur TF1, qu’il répond à Laurence Ferrari : « oui je suis candidat à l’élection présidentielle ». La campagne officielle est alors lancée, tous les candidats étant désormais connus des Français. Si l’annonce du président-candidat Nicolas Sarkozy a pris une forme des plus classiques, elle n’en a pas moins fait couler beaucoup d’encre, tant elle était attendue.
Alors que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont tous deux invités sur le plateau de l’émission « Des paroles et des actes » le 23 février, le débat annoncé tourne au clash. Marine Le Pen refuse le duel avec son rival du Front de gauche : s’ensuit une succession de monologues et de piques verbales entre les deux candidats.
Il s’agit de la proposition phare du candidat socialiste, qui aura soulevé la polémique et animé le débat de la campagne durant de longues semaines. François Hollande annonce le mardi 28 février lors de l’émission « Parole de candidat » sur TF1 sa volonté de créer un taux d’imposition de 75 % pour les revenus à partir d’un million d’euros par an, en cas de victoire à l’élection. La réaction de l’UMP ne se fait pas attendre, Valérie Pécresse dénonçant « l'inflation fiscale du programme » du candidat socialiste.
4) Marine Le Pen évoque les « IVG » de confort
La candidate du Front National créé la polémique en soulevant la question de la contraception et en évoquant les « avortements de récidive ». Elle dénonce les femmes qui utilisent l’IVG comme « moyen de contraception » et propose de ne pas rembourser ces avortements en cas de nécessité budgétaire. Des propos qui ont suscité une levée de boucliers à droite comme à gauche.
Lors du passage obligé au Salon de l’agriculture le 26 février, François Bayrou ne manque pas de rappeler ses origines paysannes et se présente comme le meilleur représentant du monde agricole pour la présidentielle. Accueilli par une foule compacte et très enthousiaste, le candidat du MoDem a des difficultés à fendre le public, encadré par une dizaine de journalistes et caméras. Un accueil de rock star pour l’enfant de Bordères (Pyrénées-Atlantiques), qui déclare : « L'agriculture j'y suis né, j'y ai passé toute ma vie et j'ai voulu rester chef d'exploitation », avant d’affirmer « les agriculteurs, ce n'est pas une clientèle électorale, c'est une pratique, une culture que je connais de l'intérieur »
Lors d’un déplacement dans le Sud-Ouest le 1er mars, Nicolas Sarkozy est accueilli sous les huées de centaines d’opposants dans les rues de Bayonne. Le président-candidat s’en prend alors à François Hollande, accusant son rival socialiste d’avoir « échauffé les esprits de la base » alors que quelques jours auparavant il avait annoncé sa volonté de procéder à « l’épuration » à la tête de l’État.
Le candidat du Front de gauche est sans conteste la grande surprise de cette campagne. Crédité de plus de 14% des intentions de vote par certains sondages, il a su s’imposer comme le troisième homme de la course à la présidentielle. Temps fort de sa campagne : son appel à « l’insurrection citoyenne » qui a fait place comble à la Bastille à Paris le dimanche 18 mars. Plus de 100 000 personnes se sont réunies pour écouter le discours du leader de gauche à cette occasion.
Alors que la France est ébranlée par les drames de Toulouse et Montauban, le président de la République ainsi que la majorité des candidats à l’élection présidentielle se retrouvent à Toulouse le 20 mars. Réunis pour un hommage aux victimes sous un chapiteau dévolu aux autorités et aux élus, François Hollande, François Bayrou, Marine Le Pen, Eva Joly et Nicolas Dupont-Aignan se tiennent côte à côte. Image exceptionnelle, Nicolas Sarkozy serre la main de tous les autres candidats, sans exception.
L’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle apporte son soutien à François Hollande, son ancien compagnon, lors d’un meeting organisé à Rennes le 3 avril. Devant 18 000 personnes, la présidente du Poitou-Charentes a appelé à voter Hollande, 5 ans après leur dernier meeting commun. Une image de « continuité » et « d’unité » du PS selon François Hollande.
« Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? » lance avec le sourire Eva Joly, lors de son meeting à Saint-Herblain, près de Nantes, le 4 avril. Suite à une mauvaise chute, la candidate EELV continue la campagne, troquant ses lunettes de vue rouges contre une paire de lunettes noires. Alors que les sondages la créditent début avril de 1,5% des intentions de vote, la leader écologiste continue à affirmer sa détermination à aller jusqu’au bout, même si elle reconnaît que la campagne présidentielle est « difficile ».
Crédit photo : AFP
François Bayrou se veut le candidat des agriculteurs
Eva Joly : pause dans la campagne après une mauvaise chute
Meeting de Rennes : Hollande détaille sa feuille de route
Succès de Jean-Luc Mélenchon à la Bastille
Toulouse : électrochoc dans la campagne
Sarkozy : hué à Bayonne, il s'en prend à Hollande
Le candidat Nicolas Sarkozy en campagne pour une « France Forte »