Les connaissances sur le clitoris restent encore bien trop rares par rapport au pénis, y compris dans les études de médecine, alerte un reportage du New York Times. Pourquoi ? Car les femmes et leur santé seraient encore bien trop méprisées. "La moitié du monde possède un clitoris. Pourquoi les docteurs ne l'étudient pas ?", interroge donc le média. Un état des lieux alarmant s'il en est, qui raconte quelque chose du sexisme et des formes qu'il prend.
"La santé sexuelle des femmes serait simplement considérée comme de l'hystérie, une boîte de Pandore, une médecine entièrement psychosociale, pas une vraie médecine. La santé sexuelle et la qualité de vie ne sont pas des choses sur lesquelles nous nous concentrons pour les femmes", déplore auprès du média la spécialiste de la santé sexuelle Rachel Rubin.
La médecin elle-même, urologue, n'aurait "rien appris ou alors très peu de choses" sur le clitoris à l'école de médecine... Ce qui en dit déjà long.
Le clitoris, et le plaisir féminin en général seraient des sujets délaissés en école de médecine. Les chirurgiens ne connaîtraient même pas la structure complète du clitoris et ses terminaisons nerveuses, trop souvent oubliées sur les schémas anatomiques. Ce qui n'est pas sans risques sur les opérations.
"Nous ne faisons pas un excellent travail sur la sexualité, quand il est question du plaisir. On en parle dans une optique de prévention. Nous essayons de prévenir les infections. Nous essayons d'empêcher la grossesse, sauf si vous essayez de tomber enceinte. Mais on ne parle pas de plaisir sexuel", déplore la gynécologue Frances Grimstad auprès du Times. Comme si cette dimension-là était considérée comme anecdotique.
Les médecins et les scientifiques n'ont donc pas accordé au clitoris l'attention qu'il mérite. Comme le rappelle The Atlantic, aux 15e et 16e siècles, certains professionnels de la santé pensaient même que les femmes "en bonne santé" n'avaient pas de clitoris, ou que ce dernier permettrait d'identifier... les sorcières.
Oui, on est quand même partis de très loin. Mais une chose est certaine, malgré les avancées : "Le plaisir sexuel féminin n'est pas considéré comme important, médicalement parlant", regrette la médecin Janet Barter, consultante en santé sexuelle et reproductive.