Syrie : menace des armes chimiques en cas d'intervention extérieure

Le ministre syrien des Affaires étrangères Jihad Makdessi a reconnu lundi que des armes chimiques sont « stockées et sécurisées sous la supervision des forces armées. (Elles) ne seront utilisées qu’en cas d’agression étrangère ». Il a par ailleurs assuré qu’elles ne « seront jamais utilisées » contre le peuple syrien, « quelle que soit l’évolution de la crise ». Les rebelles accusent quant à eux le régime de transférer ces armes vers des aéroports aux frontières du pays en vue de faire pression sur les pays voisins.

La communauté internationale a condamné la menace du recours aux armes chimiques brandie par Damas. Les États-Unis ont prévenu Bachar al-Assad que l’exécution de cette menace serait une « erreur tragique » et que les Syriens ne « devraient même pas penser une seconde à faire usage d’armes chimiques ». Israël craint que ce matériel ne serve à équiper le Hezbollah libanais qui lui fait la guerre depuis 2006. L’Union européenne a renforcé ses sanctions contre le Syrie, notamment son embargo sur les armes. Elle envisage également l’évacuation de ses ressortissants si la situation s’aggrave.

Les combats continuent sur le terrain
L’armée syrienne semblait lundi avoir repris le contrôle de la plus grande partie de Damas. Les rebelles ont désormais recours à une stratégie de harcèlement contre les soldats du régime. Vingt-trois personnes auraient été « exécutées sommairement » par balles dans la capitale ce lundi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). À Alep, deuxième ville du pays, les combats se poursuivent. Plusieurs quartiers seraient aux mains des rebelles. Lundi, les bombardements continuaient dans la région de Homs (centre). Cinquante-quatre personnes ont perdu la vie à travers le pays.

Le régime syrien a rejeté la proposition de la ligue arabe qui appelait dimanche soir au départ négocié du président al-Assad pour mettre fin à la répression et aux violences qui ont fait 19 000 morts depuis le début de la révolte syrienne en mars 2011, selon les chiffres de l’OSDH.

Viviane Clermont

Source : AFP
Crédit photo : YouTube/AFP

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