Le 5 avril, l'ONU alertait sur les violences faites aux femmes pendant le confinement. Une "pandémie fantôme" contre laquelle il est urgent d'agir, presse l'organisation ; partout dans le monde, et depuis plus d'un mois, les chiffres ne cessent d'augmenter. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes, a d'ailleurs décidé de faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles "une priorité absolue", annonçant le 20 mars un plan d'urgence imminent.
A la maison, les enfants aussi, souffrent de l'enfermement. Plus de 14 000 appels auraient été enregistrés par le 119, numéro d'urgence dédié aux mineur·e·s maltraité·e·s, pour signaler des violences intrafamiliales. Soit une augmentation de 89 % par rapport à la même période l'année dernière, estime le secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'enfance, Adrien Taquet, qui appelle quant à lui à une "vigilance accrue".
C'est pour sensibiliser à ces fléaux, que les rugbymen du Stade toulousain se sont mobilisés. Depuis leur lieu de confinement, leur cuisine, leur jardin, les sportifs appellent à dénoncer, protéger, parler. "Les violences faites aux femmes, c'est carton rouge !", condamne Julien Marchand, talonneur. "Ne transformez pas la violence en pandémie", poursuit Romain Ntamack, centre. "Dans notre sport, nous demandons à nos joueur de se taire et d'écouter. Dans la vie, à vous tous, nous demandons d'écouter, de parler et témoigner", concluent les entraîneurs.
Sous les hashtags #ArrêtonsLes et #TousMobilisés, le Stade toulousain encourage ses supporters à se lever contre les violences à la maison et explique que cette campagne doit servir à ce que "chaque victime puisse trouver la force de parler" et que "chaque témoin ose dénoncer".
Partout, les systèmes d'aide aux victimes se multiplient. En Pologne, une jeune fille a créé une fausse boutique en ligne pour permettre aux femmes de se confier, et de trouver de l'aide. Dans les pharmacies, on peut utiliser un "code" afin de signaler aux interlocuteur.ice.s que l'on est en danger, et qu'ils.elles contactent immédiatement les forces de l'ordre. Un tchat ouvert 7j/7 et 24 h/24 a également été ouvert par le collectif En Avant Toute(s).
"La hausse de ces violences durant le confinement n'est pas un risque, c'est une évidence", lançait Caroline de Haas, instigatrice du collectif féministe Nous Toutes, à France Inter, en mars. "On ne peut pas uniquement reproduire les mêmes dispositifs, il faut en créer des spécifiques face à cette crise. Créer de nouveaux outils de signalement, proposer des appels 24/24. En période de crise, les réflexes ne seront pas toujours les bon".
- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit.
- En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.