Est-on condamné·e à finir solo quand on cherche l'amour à Paris ?
Trouver l'amour à Paris : une utopie ? Une experte nous répond
Mythes amoureux, rom coms, dating fatigue et... Amélie Poulain. Dans son captivant "Foules sentimentales", Pauline Machado décrypte l'impact des grandes villes sur l'amour. Peut-on vraiment le trouver à Paris ? Et à quel prix ? On en a longuement discuté.
"Foules sentimentales" décrypte de manière très incarnée nos amours dans les grandes villes. Comment notre idéalisation de Paris et de l'amour bouscule nos affects ? C'est un essai sur les mythes amoureux, l'ultra moderne solitude et la confusion des sentiments à l'ère du dating.
"Comme beaucoup j'ai souvent expérimenté le même schéma de flirt. Une personne que tu rencontres en ville, dans un bar, dans la rue... Mais à peine tu découvres l'inconnu en question, que tu comprends qu'il peut trouver mieux, ou que tu as mille raisons toi aussi de ne pas poursuivre avec elle. En définitive, on ne prend pas le temps de se connaître"
"Rencontrer quelqu'un, s'intéresser à cette personne, puis comprendre qu'elle se désintéresse de toi, et vice et versa, avant de rebondir sur une autre, ce n'est pas évident... Au sein de ce tourbillon propre aux rencontres urbaines, on se confronte naturellement à ce dating burn out que j'étudie."
" Forcément, à Paris, on se retrouve rapidement seul(e), entouré(e) de tant de monde. C'est logique puisque seuls 22 % de adultes parisiens sont originaires de la capitale. Parfois, ils sont juste "de passage". Les rapports interpersonnels s'envisagent dès lors autrement et on se retrouve vite face à soi-même. "
"L'usage des applis de dating a longtemps été très urbaine. Les applis sont façonnées pour un mode de vie très urbain car hors des grandes villes, tu te retrouves trop vite répertorié(e). Tu peux rapidement tomber sur l'ex d'une amie ! Et malgré tout, même à Paris, force est de constater qu'on reste tout de même dans un entresoi, social, culturel, professionnel..."
"Les gens que j'ai interrogé partagent la même déception, la conséquence d'une glamourisation tout aussi forte de ces grandes villes, envisagées comme des eldorados, où tout semble facilité. On me raconte par exemple ce que cela fait de vivre dix ans à Paris sans avoir trouver "l'élu.e", malgré l'infinité des possibilités et des trajectoires éventuelles."
"Le fabuleux destin d'Amélie Poulain retranscrit bien ces solitudes urbaines, c'est vrai. Et démontre que l'on peut alterner dans ces environnements entre ces moments où l'on choisit d'être solo, et ceux où l'on interagit avec les autres, ce qui se retrouve à travers les attitudes d'Amélie."
"A force cependant, on a un peu l'habitude d'être seul(e). L'anonymat y est pour beaucoup. Peu à peu, on peut commencer à l'apprécier. Etre seul(e) oui, mais surtout, être seul(e) en paix ! Cette solitude permet de s'extraire de la foule et donc, de survivre à la ville. Loin du brouhaha permanent. D'autant plus que cette solitude est aussi synonyme d'activités choisies, d'organisation personnelle, indépendamment du regard des autres."