François Hollande a reçu mardi Aung San Suu Kyi, devant qui il a renouvelé son soutien à la transition démocratique en Birmanie. Tout juste débarquée de l’Eurostar après son séjour en Grande-Bretagne, la chef de file de l'opposition birmane, a été reçue en grande pompe à Paris, mardi en début d'après-midi. Un accueil suivant le protocole traditionnellement réservé aux chefs d’Etat.
Après un entretien, la « Dame de Rangoun » et le président de la République ont tenu une conférence de presse commune, avant de dîner à l’Elysée avec plusieurs invités, dont les prix Nobel de médecine et de littérature, Françoise Barré-Sinoussi et Gao Xingjian, Claude Bartolone, le nouveau président de l'Assemblée nationale et plusieurs ministres. Au cours de cette conférence de presse, François Hollande a assuré que la France soutiendrait « tous les acteurs » de la transition démocratique en Birmanie et ferait « tout ce qui est possible avec l'Union européenne pour que ce processus aille jusqu'à son terme, c'est-à-dire la démocratie pleine et entière ». Le chef de l'Etat a par ailleurs indiqué être prêt à accueillir en France le président birman, l'ancien général Thein Sein, « s'il veut venir ».
Aung San Suu Kyi a quant à elle affirmé qu'elle croyait le président birman « sincère » dans sa volonté de démocratiser son pays, tout en affirmant sa volonté de « veiller à ce que ce processus de démocratisation ne déraille pas ». Et d’ajouter, « dans l’opposition, nous sommes prêts au compromis avec le régime militaire ».
L'icône birmane poursuit ce mercredi sa visite dans la capitale. Elle doit recevoir aujourd’hui le titre de « Citoyenne d’honneur de la Ville de Paris », qui lui avait été décerné en juin 2004, alors qu’elle était emprisonnée, puis dîner au Quai d’Orsay. Jeudi, elle rencontrera les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi avait entamé une tournée en Europe, le 13 juin dernier, en Suisse. Le 16 juin, à Oslo, elle a prononcé son discours d'acceptation du prix Nobel de la paix, plus de 20 ans après avoir reçu la prestigieuse distinction. La lauréate avait alors appelé à la réconciliation nationale, à la libération de tous les prisonniers politiques et réitéré son « optimisme prudent » dans la transition politique en Birmanie.
Aung San Suu Kyi, qui assure « lire quelques mots de Français chaque jour », a justifié la place de Paris comme dernière étape de sa tournée européenne. « Pour moi, la France, c'est Victor Hugo et l'esprit révolutionnaire », a-t-elle confié. L’opposante birmane quittera le pays vendredi.
Crédit photo : AFP
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