On apprend, d'après l'American Academy of sleep medicine, que 85 % des adultes font occasionnellement des cauchemars et 6 % d'entre nous en font au moins une fois par semaine. Mais d'où viennent t-ils et sont-ils aussi mauvais qu'ils en ont l'air ?
Si les mauvais rêves ne constituent pas les songes les plus agréables, il semblerait néanmoins qu'ils nous soient bénéfiques : ils constitueraient "un moyen pour le subconscient de libérer certains sentiments" déclare Shannon McFarlin, thérapeute en ligne spécialisée, au site Mic. Ces derniers nous aideraient ainsi à classer et régler les informations et événements du quotidien.
Outre l'alimentation, l'état de fatigue du dormeur "les cauchemars surviennent souvent en cas d'anxiété" explique Shannon McFarlin. D'ailleurs, les thèmes sont souvent récurrents et similaires. On s'y sent généralement "exposé, au dépourvu ou impuissant". Or, les gens qui souffrent d'anxiété au quotidien aimeraient bien bénéficier d'un sommeil réparateur. Mais c'est un cercle vicieux : le stress du jour influe sur nos rêves et nos nuits cauchemardesques (et donc peu réparatrices) rendent nos journées d'autant plus pesantes.
La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que, selon des spécialistes des songes, le cauchemar serait bon pour notre santé mentale. D'après Rosalind Cartwright, spécialiste en troubles du sommeil, les rêves serviraient à intégrer les événements et sentiments et à évacuer les émotions négatives.
Le cauchemar s'incrusterait donc dans les songes du rêveur lorsque son flux d'émotions est trop intense. Une découverte qui pourrait expliquer ces périodes où l'on enchaîne les nuits agitées sans comprendre pourquoi et qui finalement disparaissent dès lors qu'on a remis un peu d'ordre dans notre vie. "Il n'y a pas mieux que le mauvais rêve" déclare Ian Wallace, psychologue spécialiste des rêves. D'ailleurs, nous ne serions pas totalement étrangers à nos cauchemars car d'après le psychologue, "nous les créons inconsciemment pour nous aider à résoudre les problèmes qui habitent nos vie réelle". Le cauchemar serait ainsi un signe positif prévenant son créateur (nous en l'occurrence) qu'il a "les capacités de résoudre certains aspects de sa vie."
D'après une étude relayée par The New York Times , les personnes créatives cauchemardent davantage car elles font plus appel à leur imaginaire. De même, les femmes sont également plus sujettes à ces rêves agités. Et leurs contenus sont d'ailleurs plus intenses que dans ceux relatés par les hommes, comme le révèle une étude britannique.
Autre bonne nouvelle, les cauchemars sont rarement prémonitoires. Ainsi, ce n'est pas parce que vous rêvez que vous perdez vos dents ou que vous êtes enceinte, cela ne signifie pas que vous allez vous réveiller édentée ou sur le point d'accoucher. Il s'agit de métaphores et de symboles, précise Lauri Loewenberg, analyste des rêves, à Mic. Et de préciser par ailleurs que les femmes rêvent de grossesse à tout âge, y compris à 70 ans. Cela exprime plutôt une nouveauté ou quelque chose que l'on est sur le point d'accomplir. D'ailleurs, ne dit-on pas d'ailleurs "accoucher d'un projet ?". De même, si l'on se retrouve emprisonnée dans un bâtiment en feu, cela pourrait être un signe d'alarme métaphorique informant le rêveur qu'il est sur le point de se laisser submerger par le stress et non qu'il a oublié d'éteindre le four.
Nos cauchemars sont donc là pour nous délivrer des signaux et des conseils afin de nous permettre de rectifier le tir dans la vie réelle. Finalement, derrière ces sensations désagréables se cachent en fait nos "Jiminy Cricket" à nous.
A présent que vous avez percé vos cauchemars à jour, vous n'avez plus qu'à fermer les yeux et vous rendormir en espérant cette fois laisser place aux beaux rêves !