Après des siècles de domination masculine, la parité tend peu à peu à se normaliser. Mais cela ne veut pas dire pour autant que nos ancêtres courageuses n'avaient pas le courage d'embrasser des professions habituellement réservées à ces messieurs. À l'image de l'antique Agamédé, qui se déguisait en homme pour suivre ses cours de médecine 350 ans avant la naissance de Jésus-Christ, d'autres se sont fait une place dans le monde trépidant de la piraterie.
L'une est fille d'un riche procureur, l'autre orpheline d'un père capitaine de la marine. Réunies sur le bateau du célèbre Jack Rackham, elles auraient même entretenu une liaison qui aurait rendu fou de jalousie le terrible boucanier. Il faut dire que pour tromper ses camarades de bord, la valeureuse Mary se déguisait toujours en homme pour faire illusion. Un malentendu qui aurait carrément conduit Rackham à menacer cette dernière avec son sabre.
Mariée à un pirate vietnamien renommé, Cheng I, cette Chinoise née en 1775 reprendra le flambeau de son défunt époux avec brio, allant même jusqu'à diriger une coalition de plus de 70 000 pirates. Très respectée par ses semblables, elle instaurera rapidement une loi inflexible qui condamne les traîtres de sa flotte aux pires sanctions.
Dans les années 1860, cette criminelle américaine, qui sera surnommée par la suite Sadie the goat (la chèvre), s'occupait à ses débuts de régler son compte à des inconnus avant de les dépouiller. Elle finit par nourrir une tenace rivalité avec une autre rebelle de son temps, Gallus Mag. Cette dernière, qui mesurait deux mètres de haut, était également videur des bars les plus chauds de Manhattan et lui arracha même l'oreille lors d'un duel particulièrement violent. Humiliée, Sadie prendra le large et deviendra capitaine d'une joyeuse compagnie de pirates qui officiait entre les fleuves de l'Hudson et de l'Harlem River. Elle finira même par récupérer son oreille, conservée pendant de nombreuses années dans un pot par Gallus.
Fille d'un Français expatrié en Haïti au XVIème siècle et d'une mère native de l'île, elle perd cette dernière le jour de son arrivée au monde. A la mort de son père assassiné, elle décide de devenir pirate pour prendre sa revanche. Très active dans la mer des Caraïbes, elle se fait capturer de nombreuses fois mais parvient à s'échapper en s'inventant un alter-ego masculin. A son retour sur l'île, elle sera surnommée "Revenue de la mort rouge" en référence à sa chevelure de feu. Leader d'un important groupe de pirates, elle parviendra même à faire d'une petite île sa propriété et la baptisera "Freeboter republic".
Elle restera pour toujours LE symbole de la piraterie française. Veuve du puissant gouverneur du Cap en 1690, elle épousera en secondes noces un gentilhomme hollandais impressionné par sa trempe. Parti en guerre contre les espagnols avec une armada de pirates pour défendre l'île, son mari fît d'elle un membre de l'équipage à part entière. Véritable mascotte du navire, elle se révélera également particulièrement dure à cuire pour ses ravisseurs lorsqu'ils la capturent à Saint-Domingue en 1695.
Fille du puissant maire de la ville de Tétouan au Maroc en 1510, cette jeune femme est le pirate la plus célèbre du monde arabe. Belle et intelligente, elle devient maîtresse de la cité à 42 ans après la mort de son époux. Alliée du cruel Khair-Eddine d'Alger (alias Barberousse), elle organise une guerre sainte contre les Portugais pour venger le décès de son mari. Renommée et admirée à travers la planète, elle attire les puissants et finira par épouser le roi du Maroc en personne.