Suite à l’avertissement que Moody’s avait lancé le 19 octobre dernier, le triple A de la France semble à nouveau fragilisé, si l’on en croit les estimations de l’agence de notation. Cette dernière a estimé lundi matin que la hausse des taux des obligations françaises sur les marchés financiers et les perspectives de croissance économique détériorées risquaient d’avoir des conséquences négatives sur la note de la dette de la France.
« Des coûts de financement élevés et persistants pourraient accroître les difficultés que le gouvernement français rencontre, conjuguées à une perspective de croissance qui se détériore, avec des implications de crédit négatives », selon Moody's. Cela signifiant une potentielle baisse de la note du pays.
L’agence s’était laissé trois mois pour étudier s’il y avait lieu de revoir la perspective « stable » de l’évolution de cette note à la mi-octobre.
« La semaine dernière, l'écart de taux entre les titres à 10 ans français et allemands ont dépassé 200 points de base (2 points de pourcentage), un record depuis la création de la zone euro », souligne l’agence. Elle calcule qu'une hausse de 100 points de base (1 point) des taux d'intérêt entraîne un surcoût de trois milliards d'euros chaque année. « Avec une prévision du gouvernement de croissance du PIB d'à peine 1% en 2012, un taux d'intérêt alourdit rendra plus difficile à atteindre les objectifs de réduction des déficits », selon Moody's.
Même si elle reconnaît que le gouvernement français est volontaire, l’agence estime que certains facteurs sont hors de contrôle, tels que « les perspectives de croissance et la crise de la dette européenne ». « Les mesures d'austérité fiscale accroissent une pression fiscale déjà élevée et peuvent compromettre la croissance (...), ce qui peut entraîner la nécessité de plus d'austérité fiscale », indique Moody’s. Qui ajoute : « le modèle social français ne peut pas être financé si le potentiel de l'économie française n'est pas préservé ».
Quant aux mesures européennes face à la crise de la dette, elles risquent d’avoir un impact sur les comptes des banques, et vont affecter leur capacité à financer l’économie. Cela pourrait aussi avoir un impact sur les comptes publics si le gouvernement doit les soutenir, pense Moody’s.
Avec AFP
Crédit photo : Hemera
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