C'est un fait qu'Emmanuel Macron ne peut plus ignorer : les trois-quarts de la population française souhaiteraient qu'une femme soit nommée Première ministre. Une possibilité qu'il avait évoquée pendant sa campagne et qui semble avoir marqué les esprits alors qu'il vient d'être réélu ce 24 avril.
Pas moins de 74 % des personnes interrogées lors d'un sondage Ifop pour le Journal du dimanche ont ainsi répondu oui à la question. 76 % des femmes contre 72 % des hommes plus précisément, et 77 % des 18-24 ans contre 75 % des plus de 65 ans. La tranche de la population la plus favorable n'est autre que les femmes de moins de 35 ans, avec 86 % des sondées, contre 66 % des hommes de moins de 35 %, "qui apparaissent donc comme les plus rétifs" à ce qu'une femme s'installe à Matignon, analyse le JDD.
A savoir également qu'en termes d'affinités politiques, les plus fervent·es partisan·es de cette idée sont les sympathisant·es de gauche (87 % des identifiées PS) et les moins convaincu·es restent, sans grande surprise, les fans d'Eric Zemmour (64 % des participant·es à voter Reconquête !), bien que la majorité de "pour" soit largement atteinte.
Reste à savoir qui, et si sa nomination représentera véritablement le changement nécessaire et espéré par de nombreux·ses Français·es. Pour Emmanuel Macron en tout cas, qui avait déjà émis le souhait d'une femme à ce poste en 2017, le ou la Premier·e ministre doit être "quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive", affirmait-il lors d'un déplacement à Cergy (Val-de-Marne) ce mercredi 27 avril.
Plusieurs noms ont déjà été évoqués dans la presse : Elisabeth Borne en tête, Christine Lagarde ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a répondu aux rumeurs. Des femmes de droite, donc.
Dans les rangs du parti présidentiel, on dresse toutefois la carte de la compétences avant le genre. "Moi, je suis pour avoir une femme à Matignon", affirme la députée LREM du Nord Catherine Osson auprès du média. "Mais si c'est pour mettre une femme qui ne soit pas la cheffe de guerre dont on a besoin, alors il vaut mieux mettre un homme."
Pour la militante EELV Alice Coffin, s'il s'agit-là du critère de sélection, de trouver "un·e chef·fe de guerre", les femmes seraient alors "d'emblée éliminées". "Les attentes des hommes de pouvoir envers d'autres hommes de pouvoir sont des attentes masculines", déplore l'élue à la Mairie de Paris et militante féministe. "Les standards sur lesquels on a construit l'idée, l'essence du 'premier ministre', sont donc masculins."
Alors, bientôt une femme à Matignon ? Réponse avant le 13 mai, date-butoir pour la nomination d'un nouveau gouvernement.