Le 12 février dernier, une poignée de militantes féministes des Femen célébraient à leur manière le départ du pape Benoît XVI. Elles seront jugées vendredi pour « dégradations dans un lieu de culte en réunion ». Défilant seins nus dans la cathédrale Notre-Dame à Paris, huit militantes qui s’étaient peint des slogans à même la poitrine, hurlant entre autres « Pope no more » et « Shame », avaient profité de l’annonce du renoncement du Pape pour protester contre les positions conservatrices de l’Église. « On aimerait que le pape qui est le symbole du patriarcat change, on aimerait que ce soit l’occasion d’un nouvel avènement et d’un changement des mentalités », déclaraient les Femen devant les médias présents. Une action coup de poing immédiatement condamnée par le maire de la capitale Bertrand Delanoë, qui l’avait qualifiée de « provocation inopportune et déplacée », et par Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur parlant alors d’agissements « contraires aux valeurs républicaines ».
Les jeunes femmes poursuivies pour dégradations dans un lieu de culte estiment qu’il ne s’agit de rien d’autre « qu'un procès de l'Église pour nous punir pour blasphème». C’est ce qu’a déclaré Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France, qui comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec huit Françaises inculpées. Elle dénonce une « chasse aux sorcières » et estime qu’il n’y a « aucune preuve » de ces dégradations. Me Patrick Klugman, avocat des Femen, dénonce de son côté une « procédure artificielle», émettant de « grands doutes sur sa validité » et regrette que ses clientes « ne savent même pas ce qu'elles encourent ». L'infraction qui leur est reprochée peut en effet être sanctionnée d'une « simple contravention » et jusqu'à dix ans de prison.
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