Il y a des choses dont on ne mesure pleinement la valeur qu'une fois qu'on les a perdues. Et les absences scolaires en font définitivement partie. Il suffisait de se traîner devant sa mère en poussant des râles d'agonie pour recevoir le sésame : un mot signé par ses parents tout-puissants, et qui offrait une immunité totale, peu importe à quel point ces absences étaient louches (oui, oui, même si elles tombaient systématiquement le jour des contrôles de mathématiques).
Une fois dans le monde du travail, on se surprend à se demander avec nostalgie si notre maman ne pourrait pas se fendre d'un petit mot, histoire qu'on puisse profiter d'une journée de répit pour sortir un peu la tête de l'eau. Et comme ce n'est pas le cas, on se surprend parfois à inventer des histoires abracadabrantes pour éviter de mettre les pieds dans cet open-space qui nous donne de l'urticaire. Mais oubliez vos histoires suspectes de cambriolage et de dérapages sur peaux de banane : on vous dresse la liste des 10 excuses les plus crédibles pour ne pas venir travailler.
1. La grippe
2. Mal de dos ou torticolis
3. Blessure due à un accident
4. Stress
5. Opérations
6. Dépression
7. Anxiété
8. Rhumes, coups de froid
9. Migraines
10. Autres
Pour déterminer les excuses que les patrons acceptaient le mieux, la compagnie médicale AXA PPP a interrogé 1 000 patrons qui occupent leurs positions depuis plus de 10 ans, rapporte The Sun. Et d'après les résultats de cette recherche, c'est une grippe qui vous disculpe le mieux de votre absence. En effet, les employeurs considèrent que c'est une maladie suffisamment courante pour être plausible, qui est de plus contagieuse et affaiblissante : vous tenez là un tiercé gagnant !
Mais cette étude révèle également que les problèmes de santé mentale, comme le stress, l'anxiété et la dépression, sont considérés comme des raisons parfaitement valables de ne pas venir travailler par nos employeurs. Et étant donné que d'après les chiffres de Rsenews, 4 employés sur 10 souffrent actuellement de troubles liés au stress, c'est plutôt une bonne nouvelle.
En effet, le stress est l'une des principales causes d'absentéisme au travail, puisqu'il est responsable de 50 à 60% des absences, d'après l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail. Il survient lorsqu'un employé est soumis à des fortes contraintes dans un laps de temps très court, et qu'il se sent écrasé sous ses responsabilités. L'hypercommunication et l'hypersollicitation que le règne des écrans a instaurées accentue encore ce facteur de stress : on ne débranche plus jamais. Avec nos smartphones, nos dossiers les plus épineux et nos mails professionnels s'invitent sans vergogne à table, au restaurant ou même au lit. Il n'y a plus de compartimentage, ce qui peut donner la sensation d'avoir en permanence la tête dans l'eau, de ne plus avoir d'échappatoire.
Et même si l'on a tendance à traiter le stress à la légère, comme quelque chose d'aussi normal et routinier que nos cafés à la machine du matin, ses conséquences peuvent être extrêmement lourdes. Non seulement le stress est un énorme facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires ou neurologiques, mais il peut aussi mener au burn-out, à la démission, à la dépression, à l'isolement...
Et si les employés ont tout à perdre à ne pas se faire arrêter en cas de stress trop lourd, il en va de même pour les entreprises. Une étude de l'INRS estime que le coût du stress professionnel a représenté au minimum 2 à 3 milliards d'euros en France en 2007, à cause des dépenses pour les soins, l'absentéisme, les cessations d'activité ou les décès prématurés. En Europe, le coût économique annuel du stress au travail dépasserait les 20 milliards d'euros. A la vue des coûts, humains comme financiers, il est évident que le stress dans le milieu professionnel ne doit pas être sous-estimé.
Et si les patrons sont conscients de la gravité du problème, il demeure pourtant très rare que les employés osent en parler : d'après l'étude d'AXA PPP, "Plus de la moitié des employés préfèrent mentir à leur manager et dire qu'ils sont malades plutôt que d'avouer qu'ils ont besoin de temps pour leur bien-être mental". La raison ? Ils ont peur de paraître fous, faibles ou dérangés. Il serait donc temps d'arrêter de se sentir coupable, et de commencer à prendre soin de soi et de son confort mental et émotionnel : c'est encore bien plus important que de s'occuper de ce vilain rhume.