Un "tournant écologique" pour le gouvernement, un texte "loin d'être à la hauteur" qui "manque d'ambition" pour plusieurs ONG, élu·e·s écologistes et de gauche, et activistes oeuvrant à la protection de l'environnement.
Ce mardi 20 juillet, la loi climat a été définitivement adoptée par l'Assemblée nationale, à 233 voix contre 35, après un vote à main levée au Sénat. Une avancée en réaction à "l'urgence climatique" que Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a qualifié de "bascule culturelle globale". A l'écouter, le texte incarnerait ainsi "une écologie" de "bon sens" et "du quotidien".
On y retrouve des mesures telles que la suppression des lignes aériennes lorsqu'une alternative de moins de 2h30 existe en train, la généralisation d'un menu végétarien hebdomadaire à la cantine ou encore l'interdiction de mise en location des "passoires thermiques", ces logements classés G et F, pour 2025 et 2028, détaille l'AFP. Et puis, la promesse de réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990.
Sachant que la Commission de Bruxelles a fixé à 55 % l'objectif, la différence est particulièrement préoccupante, et révélatrice, à lire l'opposition, que l'"urgence" décrite par la ministre ne semble pas avoir été prise assez au sérieux. Pour les membres de la Convention citoyenne pour le climat, dont les 146 propositions ont inspiré la loi baptisée "climat résilience", tout cela n'est d'ailleurs rien d'autre qu'un "détricotage" de leur travail.
"Un nouveau rendez-vous manqué avec l'Histoire. Une nouvelle trahison face à l'urgence", signe le conseiller régional écologiste et coordinateur de Génération·s Benjamin Lucas. "Une inopérante pauvre loi", fustige à son tour le secrétaire national d'EELV Julien Bayou, listant les dégâts dramatiques causés par la crise climatique ces dernières semaines, ainsi qu'en face, les émissions colossales générées par le vol spatial de Jeff Bezos.
La WWF ne mâche pas ses mots : "il n'y a pas eu de miracle, et la loi reste très éloignée des objectifs climatiques et des attentes des citoyens", déplore l'organisation vouée à la protection de l'environnement et au développement durable. A ce titre, le Haut Conseil pour le climat, une instance indépendante, et le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, ont eux aussi formulé leurs critiques.
Notamment en émettant de "sérieux doutes quant à la capacité de l'Etat de respecter les engagements pris lors de l'accord de Paris de 2015", informe l'agence de presse. Le gouvernement dispose ainsi de 9 mois pour prendre "toutes les mesures utiles", et est également menacé d'une astreinte de 10 millions d'euros par semestre s'il ne lutte pas plus férocement et visiblement contre la pollution de l'air.
Le message est donc clair : peut (beaucoup) mieux faire.