L'actrice et activiste féministe Emma Watson et l'autrice Reni Eddo-Lodge (qui a notamment écrit le plébiscité Le racisme est un problème de Blancs) s'attaquent au métro londonien. Ou plutôt, au nom de chacune de ses stations. Les deux militantes ont pris part à un projet qui entend imaginer une carte alternative de l'emblématique underground avec 270 noms de femmes et de personnes non-binaires qui ont amélioré la vie de la capitale britannique.
"Le projet vise à identifier des Londonien·ne·s remarquables, femmes ou non-binaires, qui ont eu un impact sur l'histoire de la ville d'une manière ou d'une autre. Il les attribuera à chacune des stations représentées sur le plan du métro en fonction de leurs liens avec une zone locale", indiquent les organisateur·ice·s.
Le plan s'inspire du livre Nonstop Metropolis, écrit par Rebecca Solnit et la géographe Joshua Jelly-Schapiro, qui présentait une nouvelle version du métro de New York avec toutes les stations rebaptisées du nom de grandes femmes (Alexandria Ocasio-Cortez et Cardi B en tête).
"Comment le fait que tant d'endroits dans tant de villes portent le nom d'hommes et si peu celui de femmes affecte-t-il notre imagination ?", interrogeait Rebecca Solnit en 2019. "Quel genre de paysage parcourons-nous lorsque les rues, les parcs, les statues et les ponts sont sexués... et qu'il s'agit généralement d'un sexe et non d'un autre ?" Réponse : rien de bien inclusif.
Pour ce qui est de Londres, la diversité aussi, est primordiale. "Certaines de ces personnes peuvent être des noms familiers, d'autres des héros méconnus ou des figures de l'histoire cachée de Londres. Les noms peuvent être tirés des arts, de la société civile, des affaires, de la politique, du sport", développent les organisateur·ice·s qui assurent s'entourer d'expert·e·s et demander au public de soumettre leurs propres idées. Large choix, donc. Et parmi les premières envisagées, on trouve entre autres Amy Winehouse, Zadie Smith, Jung Chang ou encore Virginia Woolf.
Une belle idée qui sera rendue publique le 8 mars 2021 et qui, ses auteur·ice·s l'espèrent, "contribuera davantage à la façon dont Londres est imaginée, naviguée et vécue". Une chose est sûre : "Nous ne penserons plus jamais au métro - ou à l'espace public - de la même façon".
A Paris, des personnalités féminines pourraient se retrouver sur les plaques des nouvelles stations du métro qui ouvriront d'ici à 2024 dans le Grand Paris. Les internautes sont invités à voter pour sélectionner ces femmes illustres. Actuellement, sur les 110 stations existantes, seules cinq portent des noms de femmes.