L’égalité professionnelle entre hommes et femmes, et tous les sujets qui s’y rapportent, occupent le devant de la scène médiatique et politique, à la faveur notamment de la création du ministère des Droits des femmes en 2012. De fait, les entreprises sont incitées à intégrer cette question dans leurs plans stratégiques, à se fixer des objectifs chiffrés de féminisation à tous les échelons, et à faire entrer un certain nombre de femmes dans leurs conseils d’administration (en vertu de la loi Copé-Zimmerman).
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Bonne nouvelle : ces beaux projets n’intéressent pas seulement ceux qui les pensent. Les Français se montrent sensibles à la question de l’équilibre hommes/femmes, et même très exigeants sur le sujet, persuadés de l’impact positif de la parité sur le business et sur la société toute entière. C’est ce que révèle l’InIE (pour Indice d’Impact de l’Equilibre hommes/femmes) indicateur nouvellement créé par l’agence Capitalcom pour mesurer l’impact de l’engagement des entreprises en matière d’équilibre hommes/femmes sur l’économie et la société.
Cette première enquête de perception réalisée auprès de la société civile de deux pays européens, la France et la Suède, démontre que les Français sont encore plus concernés que leurs amis Suédois quand il s’agit d’égalité des sexes dans l’entreprise. Ainsi 61% des sondés dans l’Hexagone considèrent que les engagements des entreprises pour l’équilibre hommes/femmes contribuent à leur performance économique, contre 52% des Suédois. De même, l’indice d’impact de 2,8 pour la France contre 1,7 pour la Suède (sur une échelle de -10 à 10), prouve que les Français croient davantage à l’impact de l’équilibre hommes/femmes sur la performance économique et la progression de la société. Surprenant, lorsqu’on sait que la Suède fanfaronne à la 4e place du Global Gender Gap Index 2013, alors que la France se classe 45e… Explication : la société suédoise est plus mature sur ce sujet, et le considère aujourd’hui comme une question plus globale, qui serait moins du ressort des entreprises que de la société dans son ensemble et des mentalités. En France en revanche, le chantier est ouvert et les attentes prononcées à l’égard des entreprises : l’indice de l’impact attendu est de 6,9 contre 5,8 en Suède.
L’enquête révèle également que les Français ne considèrent plus les questions de parité comme une problématique féminine, mais comme un sujet d’entreprise, voire un sujet de société. Français et Suédois placent « l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle » en tête des mesures prioritaires en faveur de la mixité, soit une démarche intéressant aussi les hommes. A noter une particularité de l’opinion française qui place parmi les thèmes prioritaires la mise en place d’une « approche managériale équilibrée » : « c’est intéressant parce que cela montre que la société française a compris que le sujet n’était pas ou plus de proposer mécaniquement plus de femmes, mais de créer un écosystème favorable à l’équilibre entre hommes et femmes », souligne Caroline de la Marnierre, Présidente de Capitalcom.
L’enquête a enfin sondé les Français sur leur perception des entreprises du CAC40 dans leur façon de traiter les sujets d’équilibre hommes-femmes. Le Top 3 distingue en premier L’Oréal, puis le groupe Carrefour et le Crédit Agricole. Selon C. de la Marnierre, ce classement n’est pas vraiment surprenant puisque le grand public connaît les nombreuses démarches de l’Oréal pour promouvoir l’accès des femmes aux carrières scientifiques, que le Crédit Agricole a mis en place un ambitieux programme de RSE avec un intéressement du management sur les questions de mixité, tandis que Carrefour s’engage depuis quelques années à promouvoir les carrières féminines notamment avec le programme « Women Leaders ». « Ces groupes se sont fixé des objectifs chiffrés, cela crée toujours de façon évidente une super performance sur l’équilibre hommes/femmes », explique la Présidente de Capitalcom, avant d’ajouter : « dans ces entreprises l’équilibre hommes/femmes n’a pas été traité comme un sujet de communication à coups de jolies campagnes cosmétiques, mais comme une démarche totalement connectée au business, et c’est la clé ». À bon entendeur.
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Voir les résultats de l’Observatoire international de l’équilibre hommes/femmes.