Tous les ans, les initiatives et démarches originales pour défendre les droits des femmes fleurissent sur la toile le 8 mars, date de la Journée internationale des droits des femmes. Cette année, la chaîne YouTube féministe "Le Meufisme" s'est particulièrement faite remarquer avec sa parodie du clip du rappeur Orelsan Basique. Dans cette vidéo, Sophie Garric et Julie Bargeton dénoncent les clichés sexistes, agressions et harcèlement sexuel que les femmes subissent quotidiennement.
Dans l'intro, Julie raconte à Sophie comment un mec qui l'a tiré d'un mauvais pas quand elle se faisait happer dans la rue, lui a ensuite balancé un commentaire désobligeant sur sa tenue. "Y a un problème d'éducation", commente Julie avant de lancer la musique. "Messieurs ne soyez pas simplets, soyez simples. Là je vais dire que des trucs simples, parce que vous êtes trop cons", slame Sophie, avant d'entamer le premier couplet.
Dans ce clip 100% féministe, la youtubeuse s'en donne à coeur joie. Elles rappe dans un décor urbain et longe des murs sur lesquels on aperçoit des graph géants d'Harvey Weinstein et de Donald Trump. "Une meuf qui dit non c'est qu'elle ne veut pas, et qu'elle pense non (simple). "Minijupe ou pas qu'est-ce que ça change si on l'a violée (basique)". "Aucun frotteur dans le métro n'est une frotteuse", chante-elle, avant de terminer par cette délicieuse punch line : "À tous les Harvey Weinstein, vous méritez des patates (basique)".
La conversation avec sa copine (à la fin de la vidéo) rappelle aussi, que non, les femmes ne sont ni des saintes-nitouches, ni des mijaurées et qu'elles n'ont d'ailleurs rien contre le fait de "se faire claquer le cul", mais seulement quand elles l'ont choisi. Simple et basique.
Déclinée dans un court format intitulé "Vue d'en Haut" pour Canal Plus, la chaîne Youtube "Le Meufisme" a vu le jour en 2013 sous l'initiative de Sophie Garric et de Camille Ganassa. Le concept est simple : "On prend un sujet d'actu, on prend un tube, on en fait un clip", explique les fondatrices. Et le choix de se réapproprier un tube d'Orelsan pour défendre les droits des femmes n'est sans doute pas dû au hasard.
Critiqué de nombreuses fois pour le caractère sexiste des chansons qu'il a écrites au début de sa carrière, le rappeur caennais s'est retrouvé dans le viseur des associations féministes à plusieurs reprises. Le vendredi 31 mai 2013, le chanteur français avait été condamné à 1 000€ d'amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris, pour huit de ces titres, dont "Sale Pute."