Le départ vers un havre de paix et de repos est imminent. A quelques jours de mettre les voiles, notre esprit est déjà ailleurs, lui. Palmiers, eaux translucides, verdure à perte de vue, fraîcheur montagnarde revigorante... Quelle que soit notre destination, le but est de lâcher prise après une année et demie particulièrement difficile.
Seulement, avant de pouvoir atteindre cet état salutaire, reste quelques petits détails à régler. Notamment, planifier comment ne pas laisser se dessécher les habitantes qui peuplent notre maison : nos plantes, que l'on aimerait voir rester en vie le plus longtemps possible. Ou en tout cas, passer l'été sans cramer sous une canicule étouffante (qui arrivera tôt ou tard, peu de chances qu'on puisse y échapper cet été encore).
Heureusement pour notre petit coeur d'accro au feuillage, et notre manque flagrant d'expertise, de nombreuses mains vertes ont déjà formulé des consignes à appliquer à la lettre. Et des conseils à sérieusement prendre en considération pour minimiser le risque de retrouver nos précieux cactus, ficus, monstera inertes à la rentrée. On prend note.
On n'est jamais mieux servi·e que par soi-même, alors pourquoi ne pas mettre au point un mécanisme facile, rapide et gratuit pour nourrir celles que l'on abandonne pendant plusieurs nuits ? Une irrigation faite maison qui ne demande pas d'être si douée de ses dix doigts que ça, et nous garantira une réelle tranquillité mentale depuis notre lieu de villégiature.
On prend une bouteille d'eau en plastique (pleine et fermée) dont on perce le bouchon à coups d'aiguille, et on la renverse dans la terre. L'eau passera au compte gouttes toute la durée de nos congés, soit juste assez pour hydrater sans noyer.
"La première chose à faire est d'éloigner vos plantes des fenêtres", prévient la youtubeuse Marion Botanical dans une interview pour l'AFP. "Cela limite l'évaporation du terreau. Ensuite, vous pouvez grouper vos plantes sur une table, pas trop proche de la fenêtre. Cela va créer un microclimat parce que les plantes se partagent l'humidité."
Autre recommandation à suivre absolument : éviter de tirer rideaux et persiennes. "On a tendance à fermer les volets en partant. Mais il ne faut surtout pas les laisser dans le noir complet parce qu'elles ont besoin de soleil pour vivre", avertit-elle encore. "Le must est de les regrouper dans la salle de bain pour qu'elles puissent à la fois profiter de l'humidité si vous avez une baignoire et d'une lumière indirecte." Voire dans un bac de douche pour celles et ceux qui disposeraient de micro salles d'eau.
A ce propos, on peut aussi carrément les baigner dans un fond d'eau. Niveau équipement, pas besoin d'investir : un évier, une baignoire ou une bassine feront l'affaire.
On fait couler le robinet jusqu'à remplir le récipient de quelques centimètres, on pose une serviette, et on place les plantes sur le tissu imbibé. Puis, on les laisse pendant notre absence. La terre aspirera l'eau jusqu'aux racines pendant une semaine. Plus longtemps, il faudra de nouveau ruser.
Lorsqu'on quitte notre appartement pour un séjour prolongé, on peut toujours se rabattre sur la confection d'une mini-serre à l'aide d'un sac plastique, qui récupérera l'eau et la restituera à la plante. Un stratagème "peu conventionnel", comme le caractérise le site CNet, qui en donne le mode d'emploi.
Première étape : on se procure un sac en plastique transparent suffisamment grand pour couvrir la plante et son pot. Ensuite, on ajoute des tuteurs au pot pour éviter que le sac ne s'accroche aux feuilles. "Certains disent que le sac ne doit absolument pas les toucher, mais un léger contact est acceptable", précise le média. On arrose comme d'habitude : assez mais pas trop.
On place la plante dans le sac, poignées vers le haut. Avant de le fermer, on souffle un peu d'air à l'intérieur pour qu'il se gonfle autour des feuilles, "une assurance supplémentaire" qu'il ne les frotte pas de manière excessive. Enfin, très important, on laisse le paquet dans un endroit où la lumière est indirecte. La lumière directe du soleil ferait grimper la température et "tuerait" probablement notre plante", met en garde CNet. Méfiance.
C'est l'astuce de grand-mère qui conquiert novices et spécialistes. Pour ce faire, on a besoin d'un grand récipient d'eau (comme un vase ou un seau) et d'une corde en coton ou d'un fil de laine. On en coupe un morceau suffisamment long pour passer entre le fond du vase et le sol de la plante. On enfonce une extrémité à plusieurs centimètres dans la terre, en faisant attention à ne pas perturber ses racines. Puis on place l'autre bout du fil au fond du récipient, que l'on remplit.
Il va lentement absorber l'eau depuis le récipient jusque dans le pot, en maintenant un niveau constant d'humidité dans le sol. Magique, et pratique.
Pas seulement réservé à nos apéros rafraichissants ou à nos ébats torrides, les glaçons se glissent aussi dans la terre de nos pots de fleurs et plantes en quête d'hydratation. Jillian, blogueuse américaine et experte en la matière, conseille ainsi de placer un gros cube d'eau congelée une fois par semaine, ou plusieurs de taille moyenne, pour un résultat efficace et garanti sans excès.
C'est notre dernière proposition et pas des moindres : embaucher quelqu'un pour s'en occuper en présentiel, sans devoir prier pendant deux semaines que notre installation tienne. Une solution dédiée aux moins débrouillard·e·s d'entre nous, ou à celles et ceux qui ne souhaitent pas rogner sur leur créneau de préparation de bagages pour trafiquer une bouteille d'eau.
Comment ça marche ? Comme un réseau social. Sur plusieurs sites dédiés (comme J'aime mes plantes, première plateforme de plant-sitting en France), on repère les annonces de volontaires pour se prêter au jeu, on les contacte, puis on fixe un rendez-vous de rencontre. Si le courant passe, on embauche la personne via le site (1,99 euros par jour pour une à dix plantes) pour le temps et la fréquence nécessaire.
Et puis si on n'y trouve pas son bonheur, on peut toujours passer par des applis de services entre voisins (Lulu dans ma rue, NeedHelp, Stootie...). De quoi partir serein·e, et faire connaissance avec des personnes de confiance en prime. Un lien social non négligeable, à l'heure du monde d'après. Bonne vacances !