Il avait officialisé sa candidature au perchoir dans un entretien au Parisien : « Je suis candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. J’ai tenu à respecter les temps : celui des primaires, celui de la présidentielle, celui des législatives. Nous avons désormais une majorité. Le moment est donc venu de proposer ma candidature », avait-il déclaré au lendemain des élections législatives qui ont vu la victoire de la gauche. Claude Bartolone, 60 ans, dont 38 passés au Parti socialiste, est le nouveau président de l’Assemblée nationale, poste auquel il succède au député UMP Bernard Accoyer.
« Je ne serai pas le président d’une chambre godillot »
Quant à sa vision du poste de président de l’Assemblée nationale, il en a donné des pistes au moment de la déclaration de sa candidature. Le socialiste s’est ainsi prononcé pour faire passer de 15 à 10 le nombre de députés nécessaires pour constituer un groupe parlementaire. « La règle pour constituer un groupe, ça ne peut pas être que des mathématiques. Il y a une dimension, politique, et je pense que les communistes, le Front de Gauche, doit pouvoir faire entendre sa voix à l'Assemblée nationale », a-t-il justifié. « Si je suis élu, je ne serai pas le président d’une chambre godillot mais plutôt d’une assemblée pivot déterminée à reconquérir son rôle et utile à la réussite du gouvernement », avait-il par ailleurs annoncé dans son interview au Parisien.
Ex-porte-flingue de Laurent Fabius
Connu pour être un homme de consensus et apprécié pour les bons mots dont il sait régaler son auditoire et pour ses saillies verbales remarquées, le député de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis est élu depuis 1981 et a été ministre délégué à la Ville de 1998 à 2002 dans le gouvernement Jospin, avant d’être élu président du Conseil général de Seine-Saint-Denis en 2008.
Ex-fabiusien ayant mené la majorité de sa carrière dans l’ombre du député de Seine-Maritime, il était également le porte-flingue de celui qu’il aurait aimé voir accéder à la campagne présidentielle. Il s’est alors rallié à Martine Aubry, avant de rejoindre la campagne de François Hollande à l’issue des primaires socialistes en 2011. Nommé responsable des relations extérieures de M. Hollande durant la campagne présidentielle, il s’était investi sur le terrain pour le candidat socialiste. Et s’il n’appartient pas au cercle « historique » des proches du président, il estime lui avoir été « utile et loyal ». « Cet équilibre entre loyauté et liberté est un atout précieux », commente-t-il lui-même.
Ce qu’on dit de lui dans les couloirs du Palais Bourbon ? Qu’il est « rassembleur », qu’il sait « respecter l’opposition » pour le député Razzy Hammadi (Seine-Saint-Denis). Un « homme sympathique », un homme « à poigne » ou encore « un travailleur » : « Barto » comme on le surnomme dans l’Hémicycle navigue au sein des différentes sensibilités du parti socialiste, ayant su entre autres tisser des relations particulières avec les Verts. Ce qui devrait représenter un atout supplémentaire pour ce nouveau poste au perchoir.
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