Sa « passion pour la politique est intacte ». Après sa défaite retentissante lors des élections législatives, Ségolène Royal a tourné la page. Et entend bien retrouver une place de choix au sein du PS. À quelques jours du congrès socialiste de Toulouse, la présidente de Poitou-Charentes multiplie ainsi les prises de position et n’hésite pas à prodiguer ses conseils à l’exécutif. Premier commentaire public la semaine dernière : Mme Royal s’est prononcée sur le projet de la Banque publique d'investissement qui sera lancé en début d'année et qui était examiné mercredi en Conseil des ministres. «Il ne faudrait pas que la Banque publique d'investissement (BPI) soit une simple compilation de ce qui existe, avec des procédures plus compliquées, du coup », lançait-elle jeudi, précisant qu'elle allait « suivre très attentivement le débat parlementaire et la mise en place concrète » de la BPI.
Puis, après une « diète médiatique », c’est dans un entretien au Monde paru samedi que Ségolène Royal s’est fendue de conseils à M. Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les invitant à accélérer la cadence. « Maintenant, il faut passer à une nouvelle phase, celle des réformes de structure promises dans le programme présidentiel : réforme du système financier, réforme fiscale, révolution écologique, avenir de la jeunesse… », souligne-t-elle. « Passons au rêve français », exhorte-t-elle, estimant que si la « première phase de l'action gouvernementale est une opération vérité réussie », il s’agit désormais de tenir les promesses de campagne. Pour Mme Royal, Hollande doit désormais fixer « clairement un cap et donne(r) du sens à son action ». Qu'il impose aussi « une densification de l'impulsion politique ». Pour la présidente du Poitou-Charentes, le pouvoir doit « rassembler toutes les forces et toutes les expériences ». L’occasion pour elle de rappeler qu’elle compte bien récupérer toute sa place dans le parti, alors que les cotes de popularité du chef de l’État et de son chef de gouvernement sont en berne.
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