"On ne peut pas imaginer atteindre l'égalité femme-homme, que nous n'avons jamais réussi à atteindre, si on n'interroge pas les hommes sur leur comportement, individuel et collectif". Sur le plateau de Public Sénat, la militante écoféministe Sandrine Rousseau est revenue sur les luttes qu'elle revendique pour l'égalité.
Après être revenue sur la notion de "déconstruction" qui avait beaucoup fait gloser, la cadre EELV a été interrogée sur sa proposition de "délit de non-partage des tâches domestiques", évoquée lors d'un live pour le média Madmoizelle.
Face aux réactions perplexes émises sur le plateau de la part des chroniqueurs, Sandrine Rousseau a expliqué : "Quand le viol conjugal a été criminalisé, les journalistes politiques disaient également : 'on ne va pas regarder dans le lit des gens'. Et bien si ! Et on va regarder dans le foyer des gens ce qu'il s'y passe."
"S'il y a quelque chose d'injuste et de structurellement injuste, alors il faut donner les moyens aux femmes de pouvoir s'en sortir, bien sûr", a détaillé Sandrine Rousseau. Une déclaration forte qui a suscité des moqueries et indignations.
Sur le plateau de l'émission Extra Local, Sandrine Rousseau a effectivement été accusée de nourrir "la guerre des sexes" en "opposant les hommes et les femmes entre eux". En outre, le présentateur de l'émission a affirmé que Sandrine Rousseau "stigmatisait la moitié de l'humanité" en s'exprimant au sujet des violences et des inégalités genrées.
Devant les caméras toujours, on l'a également accusée de faire un "amalgame énorme" en évoquant à la fois l'inégale répartition des tâches, le viol conjugal et les féminicides. "C'est aussi aux hommes de faire un pas et on y arrivera pas sans ça. L'inégalité est une question systémique, c'est un rapport social que je dénonce, qui s'incarne dans différentes manières d'être", a expliqué Sandrine Rousseau face aux voix les plus critiques.
Un extrait précis de cette séquence d'interview, la réplique "on ne va pas regarder dans le lit des gens ? Si", a malheureusement été partagé sur les réseaux sociaux et ainsi tout à fait décontextualisé.
"La qualification de viol conjugal existe depuis 32 ans et je ne faisais pas de politique à l'époque. Respirez", a répliqué l'écologiste sur son compte Twitter ce 8 mai.
Heureusement, nombreuses furent les voix à défendre la prise de parole de Sandrine Rousseau. "Merci du sang froid, Sandrine Rousseau. Dire que cette séquence se passe en 2022", "On voit très bien le visage condescendant des mecs", "Oh la la, même moi en tant que mec, j'ai envie de renverser la table", ont réagi les internautes.