Il y a deux situations qui amènent à camper. Les festivals, et les vacances avec budget restreint. Les randos, aussi, pour les fans de nature. Mais ça ne compte pas vraiment : on se retrouve vite isolé·e de toute forme de vie humaine. Il n'y a pas grand monde à la ronde, si ce n'est quelques chamois craintifs qui déguerpiront vite au son des râles inégaux de notre partenaire. Pas besoin, donc, de se taper tout un stratagème pour prendre son pied sans (trop) se faire griller.
Dans les autres cas, vous l'aurez compris (voire vécu), c'est le bordel. Si la toile camoufle tant bien que mal nos corps qui s'entremêlent, nos bruits, eux, résonnent clairement à dix mètres à la ronde. A peine dézippe-t-on notre sac de couchage, que le voisin du terrain d'en face peut deviner un rapprochement. Discrétion zéro, et intimité moins mille. Pas l'idéal quand on mise sur une semaine de retrouvailles charnelles.
Enfin ça, c'est si on aime le sexe à l'abri des regards. Ou qu'on voit le verre à moitié vide. Pour beaucoup, faire l'amour dans une Quechua peut avoir ses avantages. Le dépaysement, déjà. "Le sexe en camping peut être amusant pour les couples car il permet de changer de décor et de sortir de sa zone de confort", explique la Dre Jennifer Berman, autrice américaine et experte en la matière, à Women's Health. Elle met en conditions : "L'air frais, les fleurs et les sons des arbres et de la faune peuvent améliorer l'expérience et ajouter à l'excitation". On s'y croirait. "Rien à voir avec le sexe dans une chambre ou dans la douche", lance-t-elle.
Rien à voir, certes, mais persistent des inconvénients à ne pas ignorer. Les insectes qui grouillent, les pierres dans le dos suite à une installation bancale, et un besoin d'organisation niveau timing pour les frileux·se·s de l'exhibitionnisme. Quel que soit votre point du vue sur ce dernier point, on a quelques conseils pour rendre l'expérience plus agréable - et moins catastrophique que le montage de votre tente.
Si on opte pour un camping français ou européen classique, il y a de fortes chances pour que les "habitations" soient plutôt rapprochées. Dans ce cas, on choisit un endroit un peu à l'écart si possible (loin des espaces famille et autres aires de jeux pour enfants), surtout si on privilégie les ébats diurnes.
Autre critère : tenter de réserver un spot pas trop éloigné des toilettes. Il s'agirait de ne pas se taper de cystite à cause d'une flemme monumentale à l'idée de marcher 100 mètres quand on n'a qu'une envie : dormir après tant d'efforts.
Niveau exposition, on essaie d'éviter le plein soleil, sauf si on possède une petite merveille de technologie qui garde la fraîcheur et filtre la lumière (oui, ça existe). Et puis, les connaisseurs ont le réflexe : on vérifie que l'herbe est plutôt fournie et le caillou rare.
On aurait tendance, à tort, à vouloir que tout le monde dorme pour s'y mettre. Erreur de débutant·e. Les cloisons étant inexistantes, si aucun bruit ne couvre les nôtres, impossible de camoufler notre étreinte. "Plus il y a de gens actifs autour, moins on nous entendra", nous assure Lisa, habituée du genre.
Mieux vaut donc partir sur un créneau un peu animé, à l'instar de l'apéro, pour s'adonner à un coït discret mais savoureux, qui aura plus de chance de passer incognito qu'en plein milieu de la nuit - ou pire : à l'aube.
Ce n'est pas forcément le moment d'imiter le Cirque du Soleil. A moins que notre tente ne soit exceptionnellement haute, on préférera tabler sur des classiques à l'horizontale. Voire à genoux, pour les plus téméraires (et amateur·ice·s d'ombres chinoises).
La cuillère et le missionnaire semblent des choix évidents, mais la levrette allongée et le 69 restent aussi d'excellents moyens de ne pas attirer les regards externes. Et pour ce qui est de l'action, un initié nous avise de "privilégier les mouvements de bassin afin de minimiser tout claquement". Sous-entendu accompagner le va-et-vient au lieu de se lancer dans des allers-retours bruyants.
Qui dit camping dit (souvent) cadre de qualité. Et possiblement aquatique. Mer, lac, rivière, océan. "Comme il fait chaud l'été, un bain de minuit avant de se coucher peut certainement nous plonger dans l'ambiance", garantit la Dre Berman. "Vous et votre partenaire pouvez sauter dans un plan d'eau ensemble quand il fait sombre, ce qui peut servir de préliminaires".
On peut aussi se câliner autour d'un feu de camp, batifoler dans les bois, s'embrasser sur un sentier ; bref, utiliser le paysage comme un excitant naturel.
C'est l'été, il fait chaud. Et d'autant plus quand on fait l'amour ; le peau à peau n'arrange rien. Afin de ne pas transformer notre chez nous temporaire en sauna, pensons aération. Et ouvrons l'entrée un peu avant de commencer.
La brise nocturne nous refroidit ? Tant mieux. Raison de plus pour se glisser dans les bras de l'autre. Et qui sait, peut-être apercevra-t-on un bout de ciel entre deux positions. "Le sexe sous les étoiles ajoute instantanément de la nouveauté et renforce l'intimité", argumente la Dre Berman. On n'en doute pas.