Dénoncer les violences sexistes et soutenir « toutes les femmes » turques. Tels étaient les mots d'ordre d'une vingtaine d'hommes en jupe rassemblés, samedi 21 février, dans une rue piétonne d'Istanbul. « Ce n'est pas qu'une histoire de femmes, là où les femmes ne peuvent pas se sentir libres, bientôt les hommes ne se sentiront pas libres non plus », a expliqué Mustafa Solay, l'un des participants de la manifestation, interrogé par l'AFP.
#Turkey men support #womensrights w/ #miniskirts #ozgecanicinminietekgiy http://t.co/QUAJEZGZO7 pic.twitter.com/IUNWiLOkWw
— Women News Network (@womenadvocates) 23 Février 2015
« Une mini-jupe pour Ozgecan »
Un rassemblement organisé via les réseaux sociaux un peu plus d'une semaine après le meurtre odieux d'Özgecan Aslan à Mersin (sud de la Turquie). Cette étudiante de 20 ans violée, assassinée et brûlée par trois hommes et dont la mort a déjà provoqué une vague d'indignation dans les principales grandes villes du pays, poussant des dizaines de milliers de turcs dans les rues pour réclamer la fin des violences faites aux femmes, notamment durant les obsèques de la jeune femme.
The other and true face of women in #Turkey. Here carrying #OzgecanAslan coffin which was raped and murdered. pic.twitter.com/IpVJ8SNOh4
— Ariane Bonzon (@ArianeBonzon) 15 Février 2015
Ainsi, réunis sous le hashtag #ozgecanicinminietekgiy, qui peut se traduire par : « Portons une mini-jupe pour Ozgecan », des centaines d'hommes, Azerbaïdjanais d'abord puis Turcs, se sont prêtés au jeu de la photo en jupe.
Le gouvernement d'Erdogan dans la ligne de mire des féministes
Le gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, est régulièrement mis en cause par les mouvements féministes pour ses prises de position sexistes. Un exécutif accusé par les mêmes organisations d'entretenir les violences contre les femmes de par les préjugés religieux qu'il véhicule. Les meurtres commis contre les femmes auraient d'ailleurs explosé en l'espace de 12 ans, passant de 100 victimes en 2002 à plus de 300 l'année dernière, quand les violences domestiques ont elles grimpé de 1 400% entre 2003 et 2013.