La dépression post-partum, un enjeu de santé mentale à ne surtout pas négliger
Survenant généralement après la naissance d'un bébé, la dépression post-partum s'accompagne de différents symptômes dont une fatigue intense, de l'irritabilité et le sentiment de ne pas être une bonne mère.
A l'occasion de la Semaine de la santé mentale, il est bon de rappeler que celle des femmes est synonyme d'enjeux aussi bien intimes que politiques. Et cela, c'est ce que démontre un syndrome qui concerne un grand nombre d'entre elles : la dépression post-partum.
Le post-partum, c'est la période qui succède à l'accouchement, et dont la durée est indéterminée. Et elle n'est pas toujours facile à vivre. De par ses incidences physiques, mais surtout psychologiques, elle peut engendrer une période de dépression. La dépression post partum n'est pas rare : elle toucherait une femme sur cinq.
Cela, un hashtag l'a démontré en février 2020 : #MonPostPartum, co-initié par la sociologue Illana Weizman. A travers ce mot-clés se sont accumulés les témoignages de mères, partageant leur mal-être. Dans son livre Mon post-partum, Illana Weizman rappelle que dans une société qui sacralise la maternité, suggérer qu'elle n'est pas toujours heureuse fait office de grand tabou.
Afin de permettre une libération de la parole, les militantes féministes s'expriment sur les réseaux sociaux, mais également les stars. Cette année, Audrey Fleurot par exemple est venue témoigner de sa propre expérience de la chose.
Fanny Toussaint est sage femme et ancienne première vice-présidente de l'Association Nationale des Etudiant.e.s Sage-Femme (ANESF). Elle nous explique tout sur cette dépression.
"C'est assez fréquent. A titre d'exemple, on estime à 10 % les mères qui en ont déjà été sujettes, ce qui est énorme. Cela a toujours existé. Je pense qu'avant, on posait moins les mots sur ce problème, ou tout simplement, les femmes qui en souffrent n'en parlaient pas"
"Le baby blues, qui est assez fréquent, partage avec la dépression post-partum le même sentiment de tristesse ressentie. Si tout semble "bien aller" en apparence, on peut pleurer, ne pas se sentir au mieux... Mais si cela dure plus d'une semaine, deux semaines, trois semaines, alors cela devient vraiment difficile à gérer pour la mère. Et même dangereux"
"On va surtout observer une fatigue, une perte du goût en la vie, qui va s'éterniser, des idées noires, voire... Quelque chose qui peut dégénérer en psychose puerpérale, en pathologie psychiatrique. C'est dans ce cas là que les finalités peuvent être graves : le suicide, des infanticides, des états de psychose et de dissociation"
"Il faut par exemple savoir que le suicide est la première cause de mortalité chez les mères !"