"J'ai déjà été victime de comportements totalement abusifs et totalement inappropriés". Karin Viard n'est pas du genre à s'autocensurer. Aussi bien devant les caméras, qu'au micro des médias. Sur les ondes de France Inter, l'actrice s'est donc attardée sur l'affaire Godrèche... Et sur l'attitude d'un acteur qu'elle a côtoyé : Gérard Depardieu.
Le "monstre sacré" du cinéma est accusé de violences sexuelles par 13 femmes. Propos salaces, mains posées sur les cuisses, les jambes et les fesses, humiliations en public, insultes sexistes... Et une nouvelle plainte a été déposée contre l'acteur, suscitant l'ouverture d'une enquête - la plaignante, une ancienne assistante de plateau, dénonce notamment des propos obscènes mais aussi des gestes, comme des mains posées sur sa poitrine.
Karin Viard, elle, a partagé l'écran en compagnie de Gérard Depardieu dans le cadre de la comédie satirique de François Ozon : Potiche. Sur Inter, dans l'émission La Bande originale, elle témoigne : "Je me suis fait peloter par Gérard Depardieu, à qui j'ai dit : 'Oh, mais ça ne va pas !', et qui a arrêté immédiatement..."
Aujourd'hui, à l'aune des nombreux témoignages - auprès de Médiapart, du Monde... - et également des plaintes déposées (la première étant celle de la jeune actrice Charlotte Arnould), comme des divers soutiens sonores (on pense aux mots d'Anouk Grinberg dans ELLE), Karin Viard entend d'autant plus ce malaise qui semble faire système et qui ne la laisse pas insensible.
Elle développe : "J'ai trouvé normal des comportements que, effectivement, aujourd'hui, je trouve parfaitement anormaux. Cette normalité-là, elle existe en fait. Le contexte de l'époque rendait tolérable un nombre de trucs qui ne le sont pas du tout". Son souhait aujourd'hui ? Que "la honte change de camp", comme le désire à l'unisson sa consoeur actrice Judith Godrèche, dont le discours a sidéré l'assistance des César.
On rappelle les mots de la comédienne, ce 23 février : "Nous pouvons décider que des hommes accusés de viol ne puissent pas faire de cinéma. On ne peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni et de privilège. Nous devons donner l'exemple, nous aussi. Mon passé, c'est aussi le présent des 2000 personnes qui m'ont envoyé leurs témoignages en quatre jours. C'est aussi l'avenir de tous ceux qui n'ont pas encore eu la force de devenir leur propre témoin"