Pour la première fois depuis la mort de Marie Trintignant sous ses coups à Vilnius, il y a dix ans, Bertrand Cantat sort de son silence dans un entretien aux Inrockuptibles à paraître ce mercredi. « Je ne suis pas dans le déni de ce qui s'est passé, je sais que j'ai commis l'irréparable », a-t-il expliqué à l’hebdomadaire dans une interview de « trois heures » pendant laquelle l’auteur, Jean-Daniel Beauvallet, affirme que le chanteur « ne s’est jamais défilé ». Il raconte la nuit du drame, avouant « n'avoir rien compris à ce qui s'était passé dans l'action [...] Je ne me souviens plus dans quel état on était - et pas seulement émotionnellement. ». Une nuit aussi pendant laquelle il pense à se suicider : « Je suis revenu à l'appartement. Pour me flinguer ».
Ensuite, le chanteur dit s’être senti « dépossédé de son histoire » : « J'ai su très vite que je ne pourrais pas m'expliquer (...) Mes remords, ma souffrance, ma sensibilité, ça ne marcherait pas dans cette histoire (...) Je suis devenu cet assassin qui tue sciemment. » Mais Bertrand Cantat évoque aussi le suicide de son épouse et mère de ses deux enfants Kristina Rady, en 2010. « C'est affreux, abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes », dit-il alors que le parquet de Bordeaux a indiqué la semaine dernière qu'il allait faire auditionner un ancien compagnon de Kristina Rady. Il estime en effet que la jeune femme a pu en arriver à commettre l'irréparable après des violences conjugales.
Jean-Louis Trintignant n’a, pour sa part, pas tardé à réagir à ces propos dans une interview à Europe 1. Sur la question du suicide, l’acteur affirme qu’il croyait « qu'après le drame, il le ferait, mais il ne l'a pas fait. C'est son problème ». Pour le reste, Jean-Louis Trintignant affirme avoir « rayé de [sa] vie » Bertrand Cantat : « Je ne peux pas dire que c'est de la haine. C'est quelqu'un que je ne veux pas rencontrer », a-t-il expliqué. Il conclut, enfin, en revenant sur la perte de sa fille : « J'ai essayé de vivre sans Marie, mais c'est très difficile. Beaucoup de gens vivent avec des drames comme ça, et ils essaient de vivre comme moi j'essaie de vivre ».
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