Le scandale du Mediator a mis en avant des dysfonctionnements dans la gestion du contrôle des médicaments. Commercialisé par les laboratoires Servier et prescrit comme coupe-faim, cet antidiabétique aurait provoqué la mort de 500 à 2000 personnes. Depuis le début de l’affaire, le gouvernement a décidé de prendre des mesures de contrôle. Une réforme doit donc être présentée à l’Assemblée nationale aujourd’hui. Ce texte a pour principal objectif d’assurer la transparence dans les liens d'intérêts entre les professionnels de la santé et l'industrie pharmaceutique. Les laboratoires devront publier les avantages consentis.
Autre point important : le renforcement du contrôle des médicaments. Une fois leur mise en circulation sur le marché, ils seront surveillés de très près par une nouvelle agence créée pour l’occasion, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Pour cette tâche, elle remplace donc l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). La gauche a également obtenu que les laboratoires ne siègent pas au conseil d’administration de l’ANSM.
En revanche, l’opposition devrait tout de même voter non ce matin. Ils n’ont pas réussi à faire inscrire dans le texte la mise en place d’essais comparatifs sur le bénéfice d’un nouveau médicament par rapport à l’ancien. Pourtant, le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait affirmé que l’ANSM « pourra » demander ces tests si elle le souhaite, et qu’en cas de réponse négative du laboratoire, il sera dans l’obligation de se justifier.
Nicolas Pouilley
(Source : lemonde.fr)
Crédit photo : Creatas
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