Que se passe-t-il lorsque le corps dans lequel vous êtes né·e ne reflète pas la personne que vous êtes ? C'est là la grande question que pose le dernier numéro de l'édition britannique du magazine Elle. Dans le cadre de cette réflexion et d'un portrait central, la revue dédie sa Une à une figure jeune, stylée et inspirante : celle de Olly Eley.
Olly Eley est un·e mannequin non-binaire, et voir une personne non-binaire occuper la couverture de Elle UK est une première historique. Pour le magazine, le visage d'Olly Eley est celui d'une nouvelle génération qui remet en question les conventions et stéréotypes de genre. Le voir nous inspire, et émeut l'intéressé·e, qui s'exprime dans les pages de la revue : "En grandissant j'aurais aimé savoir que c'était bien d'exister dans cet 'entre-deux'. J'aurais aimé que quelqu'un me dise que je pouvais être qui je voulais être, faire tout ce que je voulais faire".
"Les enfants trans et non-binaires ont besoin d'entendre qu'ils sont beaux et dignes d'amour, qu'ils méritent une vie épanouie", développe encore l'interviewé·e. Des propos à propager comme des bonnes ondes.
Une couverture carrément "révolutionnaire", se réjouit le site britannique Metro. Non-binaire, Olly Eley se définit plus précisément comme agenre, intitulé désignant les personnes qui ne s'identifient à aucun genre. Dans le portrait que lui consacre le magazine, Eley revient sur son parcours, les obstacles affrontés, les discriminations subies. Iel dit notamment avoir vécu "des années à mépriser le corps dans lequel je suis né·e, incapable de me rapporter de quelque manière que ce soit au sexe qui m'était assigné·e à la naissance".
Son but était alors de trouver "un moyen d'exister dans le monde, qui faisait sens". Un véritable parcours du combattant s'il en est, mais qui a finalement mené la jeune personnalité australienne au mannequinat, finalité d'une longue quête identitaire. "Je ne me suis jamais senti·e féminin·e, mais je ne me suis jamais senti·e masculin·e non plus. S'il y avait une fine ligne reliant les deux sexes, je serais un point flottant quelque part entre les deux, mais sans lien direct avec la ligne. C'est la seule façon dont je peux le décrire".
Des paroles qui disent avec nuance la non-binarité, le refus de se voir assigné·e à un genre et aux injonctions qu'il implique, dans une société qui catégorise et étiquette. Malheureusement, explique Olly Eley, "les gens peuvent être sur la défensive et réticents à accepter qu'une telle zone grise existe". Et ce malgré une médiatisation de plus en plus nette de la non-binarité et la fluidité de genres dans l'espace public depuis des années déjà.
Qu'Olly Eley se rassure cependant, les réactions qui circulent sur les réseaux sociaux sont plutôt bienveillantes. "CECI IMPORTE ! Cela me rend si fière de voir l'incroyable Olly Eley en couverture de Elle !", se réjouit ainsi une internaute. "Je ne peux pas croire à quel point je suis lié·e à son histoire, qui vaut vraiment la peine d'être lue", poursuit une autre voix anonyme tout aussi enthousiaste. Référence de la presse LGBTQ, le magazine Attitude applaudit également l'initiative médiatique. A juste titre.