2022 démarre sur les chapeaux de roue. D'un côté, les cas de Covid qui explosent, de l'autre, les sorties politiques qui filent la nausée. On avait pourtant eu l'impression de prendre du recul et d'enfin lâcher prise, ces dernières semaines. Ce repos nécessaire semble quelque peut entaché par l'actualité. Enfin, pas seulement.
Comme chaque période post-Nouvel an, il y a aussi ces foutues résolutions que nos proches prennent à tour de bras. L'arrêt de l'alcool, du tabac, du shopping compulsif, des dépenses à tout-va. Les buts professionnels, personnels, familiaux, touristiques, immobiliers. Louable, on en convient, mais peu réaliste. Et surtout assez contre-productif.
Car voilà, si ces listes longues comme le bras partent souvent d'une bonne intention, d'un besoin de renouveau auquel on ne peut que compatir (surtout après deux années pas franchement épanouissantes), on se rend bien compte grâce à notre longue expérience du rituel que souvent, très souvent, ça tombe à l'eau au bout d'un mois.
Pire, à la place d'un sentiment de fierté qu'on éprouverait à l'idée d'avoir accompli ne serait-ce que le quart de nos prédictions, on culpabilise à la vue de ce qui reste sur le papier. Pression much ?
Cette année, on a voulu changer de tactique. Puisque ce qui nous plaît vraiment dans ce concept est davantage la promesse d'une vie "meilleure" que l'entêtement à vouloir cocher des cases ni l'effort que ça implique (du moins pour nous), on a décidé de se souhaiter de belles choses plutôt que de se les imposer.
D'injecter une dimension plus hypothétique et légère à tout un tas d'événements/décisions/changements sur lesquels on met, à notre tour, trop de pression. Un "ce serait bien si" libérateur plutôt qu'un "il faut absolument que" lourd en injonctions. S'affranchir du bilan de décembre que les résolutions amènent aussi, forcément. Et prendre le quotidien un peu plus sereinement.
Parce que quelques inspirations sont toujours bienvenues, on a rassemblé quelques-uns de ces voeux pour 2022. Des envies plus ou moins sérieuses, liés au bien-être, à la santé mentale, aux détails du quotidien. Et puis, parce que ça reste une préoccupation dont on ne peut se détacher, des envies liés au contexte sociétal - pour lequel clairement, on ne peut jamais assez espérer.
Après vous.
- On se souhaite de transformer des moments anodins en souvenirs doux.
- On se souhaite de trouver sa voie - et sa voix.
- De s'entourer avec bienveillance.
- De savoir ralentir la cadence, quand on sent que notre rythme est un peu trop effréné.
- On se souhaite d'oser dire non, de parler fort, de ne pas avoir peur d'exprimer notre colère.
- On se souhaite de s'écouter.
- On se souhaite de mieux écouter.
- On se souhaite de ne plus tomber dans les affres de la comparaison nocive.
- De prendre de la distance avec celles et ceux qui nous sont toxiques.
- On se souhaite de ne pas garder ce qui nous pèse pour soi.
- De réussir à vraiment déconnecter une fois notre journée bouclée et d'apprendre à ne plus passer les précieuses heures qui nous restent à scroller dans le vide.
- De moins traîner sur le compte d'Emily Ratajkowski deux jours avant nos règles, moment clé où notre mood est plus bouillotte-ronchonnerie-migraine qu'estime de soi de top-model.
- On se souhaite d'échapper à une saison 3 d'Emily in Paris.
- On se souhaite de se voir un peu plus à travers les yeux de celles et ceux qui nous aiment.
- De repérer les crevard·e·s AVANT de se faire ghoster.
- De ne plus laisser cette lâcheté nous dévaloriser.
- De réussir à répondre aux réflexions misogynes de son mec/pote/père, qu'on gardait jusque-là pour une sorte de combat mental qu'on finissait toujours par gagner.
- On se souhaite de ne plus craindre de passer pour l'emmerdeuse qui casse l'ambiance en soirée.
- On souhaite de casser l'ambiance en soirée. Car il y a clairement de quoi. Preuve ci-bas.
- On souhaite que les féminicides ne soient plus traitées comme des faits divers.
- On souhaite que le sujet des inégalités salariales/sanitaires/sociales ne servent plus uniquement de gadget de campagne.
- Que la candidature à la présidentielle d'Eric Zemmour ne soit plus qu'un lointain souvenir à défaut d'un cauchemar bien réel aussi grandissant qu'angoissant.
- On se souhaite d'être pris·e·s au sérieux.
- On se souhaite plus de relations sororales.
- On se souhaite davantage d'indulgence envers soi.
- Surtout, de savoir apprécier ce que l'on a déjà.
- Et enfin, on se souhaite de réaliser que c'est totalement OK, si on n'arrive pas à faire/dire/assimiler/encaisser tout ça.