8 mars : ces 8 lectures nécessaires pour raviver les luttes féministes
8 mars : ces 8 lectures nécessaires pour raviver les luttes féministes
Cette Journée internationale des droits des femmes est l'occasion de se replonger dans des lectures sensibles, incarnées, révolutionnaires, indignées. Ci-contre, un florilège de livres qui bousculent - et c'est nécessaire.
#MeToo, sexualités, emprise, rapport au genre, libertés fondamentales des femmes... A l'occasion de ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, on se plonge dans 8 nécessaires lectures à même de faire résonner de fondamentales indignations. Mais aussi, le murmure d'une révolution.
"Cinq petites tristesses", premier roman de Léontine Behaeghel qui fait écho aux récentes prises de parole de Judith Godrèche, et d'Isild Le Besco. Pourquoi ? Car s'y énonce un récit d'emprise, avec ce que cela suppose de manipulations, de domination, de confusion. De sidération, également. Il y est question d'une jeune fille de dix-neuf ans qui entame une relation avec son parrain... Agé de soixante-deux ans.
Ce qui bouscule, c'est la densité de sa narratrice, témoignant par ses affects et souvenirs d'un rapport à soi et à l'autre qui tend vers le vertige et le gouffre. Entre les lignes, on pense ainsi à Vanessa Springora. Indispensable pour disséquer une violence : la possession.
"Vivre une vie féministe" : quand une voix révolutionnaire des luttes féministes comme la regrettée autrice afroaméricaine bell hooks vous recommande un livre, n'hésitez pas, foncez ! C'est justement le cas de ce manifeste de Sara Ahmed, chercheuse britannique et parole érudite pour qui s'intéresse à la culture et aux enjeux queer.
Que ferait-on sans les éditions 1001 Nuits ? Après la réédition des ouvrages de Valeria Solanas, tel le fameux Scum Manifesto, la maison perpétue son désir de valorisation littéraire des femmes engagées avec cette odyssée d'une femme libre, la militante marxiste soviétique Alexandra Kollontaï.
On se plonge dans l'esprit affuté et perpétuellement stimulant de cette figure politique socialiste et révolutionnaire qui, tel que l'énonce Hélène Carrère d'Encausse, "veut donner aux femmes, dont le rôle dans le siècle qui fut le sien est encore limité aux obligations que la société leur assigne, épouse et mère, un statut d'être humain à part entière".
Quoi de plus représentatif de la diabolisation des femmes que le sacrosaint mot "d'hystérie" ? Indissociable de l'utérus, cet intitulé des siècles durant servira de terme passe partout pour réduire une femme à ses "sautes d'humeur", minimiser sa colère, euphémiser sous quelques traits pathologiques son indignation légitime.
Autre grande mobilisation : l'âgisme et le rapport au temps qui passe quand on est femme. Que relate avec minutie Elise Thiébaut dans "Ceci est mon temps".