"Maria a été blessée, a hurlé : c'était utile au film" : derrière le viol du Dernier Tango à Paris, les propos scandaleux du cinéaste
"Maria a été blessée ? C'était utile au film !" : derrière l'agression sexuelle du Dernier Tango à Paris, les propos scandaleux du cinéaste
Alors qu'une projection du Dernier Tango à Paris a été annulée à la Cinémathèque, des propos de Bernardo Bertolucci sur le calvaire de Maria Schneider refont surface.
Voilà ce qu'il dit en 2013 à la Cinémathèque, face à une assistance captivée, partagée entre gêne et amusement : "Il y a eu surtout un moment où je comprends que Maria puisse avoir développé un sentiment envers moi pas d’amour et de sympathie.."
"C'est quand Brando dit ‘va chercher du beurre‘ et il la tourne et la sodomise avec le beurre, l’idée est venue à moi et Marlon quand on prenait notre petit déjeuner sur la moquette… et y avait du beurre et des baguettes … on s’est regardés..."
"Et la chose un peu atroce c’est que moi et aussi Marlon nous n’avons rien dit à Maria de ce qui allait arriver. Parce que je voulais avoir sa réaction pas d’actrice mais de jeune femme .. elle hurle elle dit ‘ non arrête !!! ‘ et elle était blessée"
"Elle était blessée parce qu’on lui avait pas dit ce qui allait arriver .. cette blessure a été utile au film.., je crois pas qu’elle aurait réagi de la même façon si elle avait su .. ça je comprends que toute sa vie elle était persécutée par ce moment !"
"Mais c’est aussi comme ça qu’on fait des films"
Pour rappel, le consentement de Maria Schneider a été violé sur le plateau du film, lors d'une scène avec Marlon Brando impliquant une sodomie (simulée) et une motte de beurre. Le réalisateur n'avait pas prévenu l'actrice des gestes intimes que Marlon Brando devait faire.
Pour elle, cette séquence fut comme "un vrai viol". Quand on l'entend crier dans le film, ce sont de vrais cris. Un calvaire que relate par ailleurs en détails Vanessa Schneider, sa cousine, autrice du livre Elle s'appelait Maria Schneider.