S'il y a bien une chose que l'expérience nous a appris, c'est que sur certains sujets, il est dangereux d'aller à l'encontre de l'opinion générale. Dire à quelqu'un que son bébé est moche, par exemple, est mission impossible (et pourtant, parfois...). Et bien de la même manière, dire qu'on est heureuse que ça soit la rentrée, c'est pareil. Le 1er septembre, il est de bon ton de se lamenter, de traîner la patte au bureau, et de faire un concours de soupirs autour de la machine à café.
Sauf que voilà : la rentrée, nous, on ne trouve pas ça si horrible que ça. Et après la triste mélancolie du mois d'août, voici 8 petites raisons de se réjouir de la rentrée et de ranger nos paréos avec le sourire.
Parce que non, les "grandes vacances" pour adultes, ça n'existe pas, ou alors pour une poignée de chanceux seulement. Pour le commun des mortels, l'été est juste synonyme d'open-space déserté (et désertique depuis que la clim' est tombée en panne), de villes fantômes et d'une chaleur étouffante dont on ne peut pas se protéger, vu que tout est fermé.
Du coup, on est pas mécontente que ça soit la rentrée, histoire que la vie reprenne son cours normal, et que la justice soit rétablie : au moins, dans cette galère-là, on est tous égaux.
Il nous semble parfois que l'été n'est en fait qu'un prétexte à un gigantesque concours de "qui a la plus belle vie ?", et que beaucoup ne partent en vacances que pour nous ensevelir sous 30 photos quotidiennes de leur corps parfait, de leurs fesses galbées et bronzées, de leurs vacances de rêve à Mykonos et de leur absurde bouée gonflable en forme de licorne arc-en-ciel.
Et après deux mois de bombardements photographiques intensifs qui nous ont laissées au bord de la nausée , on a vraiment hâte de pouvoir ouvrir à nouveau notre Instagram sans faire une crise d'urticaire.
Parce que, diktats estivaux obligent, on s'est ruinées pendant deux mois en déo, mascara waterproof, Biafine et autobronzant (faut bien tricher un peu) pour ne pas ressembler à un lamantin luisant de transpiration. Et franchement, on a hâte d'en finir.
Au début de l'été, on est toujours heureuse d'étrenner nos shorts et nos débardeurs. Pendant deux semaines. Et après, ça devient un cauchemar : à moins d'avoir 60 petites robes d'été différentes -et les chaussures qui vont avec-, on se retrouve à s'habiller tous les jours pareil. Est-on censées avoir des placards plein de petits hauts colorés et de lunettes de soleil pour ces deux petits mois alors qu'on vit sous la pluie toute l'année ?
Du coup, on se réjouit toujours de voir arriver septembre et son habituel cortège de jeans, de gros pulls douillets et de manteaux.
Soit les moustiques, les guêpes qui s'incrustent toujours aux apéros, les abeilles, et les touristes (on sait qu'il ne faut pas en dire du mal parce qu'on est tous le touriste de quelqu'un, mais quand même). La première vague de froid les fauche tous, et nous, on retrouve notre sérénité.
On adore l'été, mais il faut reconnaître que ce n'est rien de plus qu'une longue parenthèse de chaleur abrutissante et de vide abyssal. Tout s'arrête : les magasins ferment, les seuls livres sur le marché sont des nanars de gare et il n'y a que des blockbusters mal faits ou des films pour enfants au ciné.
Mais quand on arrive à la rentrée, tout s'accélère : c'est aussi la rentrée littéraire et on a pas moins de 650 bouquins à découvrir, de nouvelles expos ouvrent leurs portes, les films se multiplient, les séries reprennent, les marques lancent leurs nouvelles collections et les magazines décryptent les nouvelles tendances. Et on revit !
On sait que ce n'est techniquement pas une nouvelle année, mais le fait est que c'est davantage en septembre qu'en janvier qu'on décide du visage qu'auront les 365 jours à venir.
C'est la période des inscriptions, et donc le moment de tous les possibles : vous pouvez décider de vous mettre à la boxe pour être la prochaine Million Dollar Baby (sans sa fin). Vous pouvez vous mettre au yoga, commencer à prendre des cours de cuisine, devenir une reine de la poterie, vous déhancher toutes les semaines en cours de zumba... La rentrée, synonyme de nouveauté, a un côté terriblement grisant !
Bien évidemment, comme tous les adultes, on regrette de ne pas s'être rendu compte de la chance qu'on avait lorsqu'on était encore des lycéens. Les rayons de fournitures scolaires dans les supermarchés, l'odeur des crayons de papier et le mot "effaceur" nous rendent terriblement nostalgiques.
Et oui, travailler est moins différent de l'école que ce qu'on espérait : on doit toujours supporter des gens qu'on n'aime pas, on ne peut pas sécher, et on s'échange toujours des potins à la pause. Mais au moins, il y a une machine à café, on a un salaire, un appartement, et surtout, c'est nous qui prenons toutes les décisions nous concernant. De notre couleur de cheveux à notre heure de coucher. Bref, la rentrée nous rappelle aussi que, même si on est pas forcément la plus responsable des adultes, on a quand même fait un sacré bout de chemin depuis l'adolescence. Et qu'il y a de quoi être fière.