Après la « prise de la Bastille » le 18 mars à Paris, le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a investi jeudi soir la Place du Capitole à Toulouse pour une nouvelle démonstration de force. Du haut de ses 15% dans les sondages à deux semaines du premier tour, il rêve déjà du deuxième. 70 000, sympathisants, selon les chiffres du Front de gauche, se sont déplacés jusqu’à la grand place de la ville rose brandissant drapeaux rouges et affiches clamant « Prenons le pouvoir » ou « Mélenchon, enfants des lumières, le peuple est avec toi ».
Le candidat a développé en une demi-heure sa vision de la souveraineté (mise en place d'une constituante), de la politique internationale (sortie de l'OTAN) et de l'Europe, mentionnant un référendum sur le traité européen contre l'accord « Merkozy ». À Toulouse, où les tueries menées par Mohamed Merah sont encore très présentes dans les esprits, le candidat du FG s'en est longuement pris à Nicolas Sarkozy : « Non Monsieur le Président, le premier danger ce n'est pas la confrontation entre l'Occident et l'islam ». D’ailleurs, le candidat Mélenchon a ajouté que « la France de la VIe République n'est pas une nation occidentale, elle est une nation universaliste! ». Il a aussi appelé à lutter contre la peine de mort, « non seulement en Chine mais aussi aux États-Unis d'Amérique »-a-t-il poursuivi. En ce qui concerne les calculs réalisés par le président-candidat sur le programme du Front de gauche, Mélenchon a répondu qu’il sont faits « à la grosse louche » et il a aussi demandé « des comptes pour le malheur » répandu pendant son mandat « de souffrances », « de grossièreté » et « d'abaissement de la patrie », entre suppressions de postes d'enseignants et « départs à la retraite retardés ».a-t-il ajouté.
Au cours de ces deux dernières semaines de campagne, le Front de gauche espère bien mobiliser encore pour convaincre hésitants et abstentionnistes. M. Mélenchon qui a quasiment triplé son score d'intentions de vote depuis l'automne, a assuré : « Je veux bien être en tête! ».
Peu après la fin du meeting, alors que les trois-quarts des sympathisants avaient quitté la place du Capitole, une alerte à la bombe a été déclenchée à la suite d'un coup de téléphone anonyme et la police a fait partir les dernières personnes.
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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