Le classement Forbes 2022 est arrivé. Chaque année, ils nous dévoile la liste des femmes les plus puissantes au monde. Qu'elles soient femmes politiques, patronnes, dirigeantes, artistes... Forbes use de critères bien spécifiques pour son classement : ressources financières (PIB, recettes, actifs sous gestion ou valeur nette), mentions dans les médias, impact (nombre d'employés, population) et sphères d'influence.
Et pour cette année 2022, la numéro une n'est autre qu'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Elle est aussitôt suivie par une grande habituée du classement Forbes, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne. Légère ascension : en 2021, la Française figurait en troisième place.
Et sur la troisième place, on retrouve la Vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris. D'ailleurs, elle n'est pas la seule des figures influentes de la politique américaine qui figurent dans ce classement Forbes, puisque l'on retrouve également Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à la 25e place.
Les figures françaises sont rares mais bien présentes dans ce top : citons par exemple Catherine MacGregor, PDG d'Engie, à la 29e place. Elle était déjà l'une des femmes les plus puissantes de 2021.
Mais cette année, le classement Forbes révèle un choix pour le moins déconcertant. A la centième place se retrouve, à titre posthume, Mahsa Amini. La mort suspecte de cette jeune Iranienne de 25 ans en septembre dernier, après son arrestation par la police des moeurs, a suscité un soulèvement populaire qui embrase depuis le pays, engendrant révolte et gestes symboliques.
Si la voir figurer dans un bilan annuel de l'état du monde n'est pas si étonnant, c'est l'idée de positionner la jeune femme défunte dans un article d'un magazine économique, parmi des millionnaires, des businesswomen et des femmes politiques qui pourra en déconcerter plus d'un. Doux euphémisme.
Forbes s'explique sur ce choix étonnant : "Cette année, les manifestantes sont représentées dans le classement par Jina 'Masha' Amini, dont la mort en septembre dernier a déclenché une révolution sans précédent en Iran menée par des femmes. Des milliers de femmes ont défilé dans les rues pour protester contre les lois théocratiques qui les traitent comme des citoyens de seconde zone".
Une décision plus symbolique qu'autre chose cependant : si le texte de Forbes cite la révolution iranienne, ainsi que la lutte des citoyennes américaines face à la révocation du droit à l'avortement, force est de constater que Giorgia Meloni, la présidente post-fasciste du Conseil des ministres italien, dont l'élection pourrait notamment menacer le recours à l'IVG - trône carrément sur l'illustration principale de l'article, malgré sa septième place. Un choix là aussi surprenant.
Plus anecdotique, parmi les plus jeunes femmes du classement s'affiche la chanteuse Taylor Swift, 32 ans, 79e. Elle suit ainsi de très près la reine de la pop Rihanna, 34 ans, 73e. Autre icône du pop féminisme très bien placé, l'inévitableBeyoncé, à la 80e place du classement Forbes.
Eclectique, vous avez dit éclectique ?